La BnL se sépare de 500 ouvrages pour la bonne cause
La BnL se sépare de 500 ouvrages pour la bonne cause
Posséder un ouvrage en quatre ou cinq exemplaires, même pour une bibliothèque, ce n'est pas très utile. Alors, pour se séparer de ce surplus, la Bibliothèque nationale du Luxembourg organise un événement pas comme les autres. Pendant deux jours, il sera possible pour les visiteurs de l'établissement de repartir avec l'un, ou plusieurs, de ces livres en surnombre, mais aussi de faire un don afin de soutenir une bonne cause.
«C'est un rendez-vous que l'on proposait annuellement avant notre déménagement. Mais, avec le covid, cela faisait trois ans que nous n'avions pas réitéré l'événement», explique Christine Kremer, responsable des relations publiques de la BnL. Il s'agit donc de la première édition au Kirchberg.
Pour l'occasion, environ 500 ouvrages seront disponibles. Auteurs luxembourgeois, français, allemands, ou encore anglais, il y en aura pour tous les goûts. «On reçoit souvent des livres en surnombre de la part d'éditeurs internationaux. Du coup, on en a trop. Et si ces exemplaires ne sont pas utiles pour le réseau de plus de 80 bibliothèques luxembourgeoises que nous gérons, nous les rassemblons pour organiser ce rendez-vous.»
Des documents anciens et fragiles
En l'échange de votre ou vos ouvrages, il vous sera proposé d'effectuer un don. Bien que non obligatoire, ce dernier se révèlera très utile pour l'une des activités de la BnL: la restauration de ses fonds spéciaux. «Notre collection patrimoniale est composée de tout ce qui a pu être publié au Luxembourg. Il s'agit de documents rares et précieux qui sont entre autres des journaux, des affiches, des cartes postales», énumère Christine Kremer.
Anciens et fragiles, ces documents nécessitent des travaux de restauration avant de pouvoir être numérisés. Une étape primordiale pour leur assurer une protection à l'épreuve du temps. «On ne peut pas numériser un document qui est dans un état détérioré ou fragilisé», souligne la responsable des relations publiques.
Si la numérisation et la mise en ligne des journaux nationaux, à l'instar du Luxemburger Wort et du Tageblatt, a pu être effectuée en intégralité, d'autres documents ont encore besoin de plusieurs mois de travail. C'est le cas de la collection d'affiches de la bibliothèque.
Ce sont précisément ces affiches qui pourront bénéficier d'une restauration avant d'être numérisée grâce aux dons des lecteurs. «Le coût de restauration d'une affiche varie largement en fonction du niveau de restauration nécessaire», indique Christine Kremer qui ajoute toutefois qu'«on peut compter jusqu'à 1.000 euros pour une affiche». Un coût qui peut aisément être doublé ou triplé en cas de grosse détérioration du document. «Cela dépend vraiment de l'âge et de la nature du support.»
Une numérisation sans danger
Si la BnL possède un service de restauration interne, servant principalement à remettre en état des documents abimés suite à des prêts, une entreprise externe s'occupe des travaux de restauration plus larges. Ainsi, la remise en état d'une affiche, entre le moment où elle quitte la BnL et celui où elle la réintègre, peut prendre plusieurs mois, en fonction des projets en cours du professionnel.
Une fois restauré, le document passe donc par l'étape numérisation, afin de pouvoir être disponible en accès libre sur la plateforme eluxemburgensia. Là aussi, une entreprise externe prend le relai, afin que la manipulation puisse s'effectuer sans danger pour le journal concerné. Les affiches sont quant à elles numérisées en interne. «Les originaux sont ensuite exclus du prêt, ce qui permet de protéger ces documents rares et historiques.»
En 2021, la BnL a dépensé une enveloppe de 400.000 euros pour la restauration et la reliure de ses collections sur ses 16,3 millions d'euros de budget — un montant qui englobe également la rémunération des collaborateurs — financé à 100% par l'État luxembourgeois. Pour rappel, l'accès à l'établissement est libre et gratuit, sous réserve de la création d'une carte lecteur. Si, pour le moment, cette dernière nécessite l'envoi d'un mail à inscription@bnl.etat.lu ou un passage en bibliothèque, la procédure sera bientôt simplifiée. «Nous travaillons à la mise en place de cette procédure sur MyGuichet.lu, mais il faudra encore patienter quelques semaines.»
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