La bataille autour du congé collectif n'aura pas lieu
La bataille autour du congé collectif n'aura pas lieu
Du 30 juillet au 22 août 2021: voilà pour les dates du prochain congé collectif. Une pause sur la quasi-totalité des chantiers luxembourgeois qui interviendra, cette année encore, dans un climat particulier. Certes la situation sanitaire n'a pas tant que ça pénalisé le secteur de la construction ces derniers mois, mais le secteur se voit maintenant ralenti par la pénurie de matières premières. Pas de quoi toutefois inviter les quelque 48.000 employés concernés à décaler leurs vacances cet été.
Dans certaines entreprises, la question a pu se poser. Car si le manque de bois, ferraille, huile et autres quantités d'isolants est venu bouleverser les avancées de travaux, un possible rattrapage aurait pu se faire en révisant les dates du congé collectif. «Il n'en sera rien», assure Pol Faber. Et le secrétaire général du Groupement des entrepreneurs de considérer même qu'en l'état actuel «les vacances donneront un peu de répit par rapport aux problèmes de gestion des équipes liés aux manques d'approvisionnement.» A commencer par éviter le recours au chômage partiel pour les salariés privés de travail.
Mais depuis l'an passé et la vaine tentative de modifier le calendrier du congé collectif, le patronat n'est guère tenté de relancer le débat. «En 2020, au sortir du confinement, la demande était plus légitime que jamais, reprend Pol Faber. Mais le ''niet'' ferme et direct des syndicats a montré que toute discussion sur le sujet ne pourrait pas se faire avant... longtemps.»
Côté OGBL, autre son de cloche sur l'épisode: «C'est le patronat qui a refusé notre proposition d'étendre la possibilité pour les salariés de prendre leurs trois semaines, sur une période allant jusqu'à mi-septembre, nuance!», se souvient le secrétaire central Jean-Luc de Matteis.
Une certitude : l'été dernier, l'idée de raccourcir le congé collectif à deux semaines (contre trois) avait bien été avancée par certaines entreprises. Cela dans l'espoir de rattraper certains retards de construction liés au lockdown qui s'était imposé un mois durant aux ouvriers du bâtiment. Rien n'y a fait. «Il faudrait que les partenaires soient tous d'accord et c'est encore loin d'être le cas», soupirent certains déçus.
Du côté de la Fédération des artisans (FDA), on reconnaît également que «le débat n'est plus d'actualité». Pour Patrick Koehnen, secrétaire général adjoint de la FDA, la solution d'une même période bloquée pour l'ensemble des salariés est même appréciée dans les petites structures : «si l'on ne met pas en oeuvre ce type de ''pause'', des PME ou TPE pourraient tourner avec en réalité 80% ou moins de leurs effectifs sur plusieurs mois, ce serait une perte d'efficacité. Et puis que faire quand c'est le grutier qui est en congé? On arrêterait tous ses collègues avec lui ?»
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