L’Union des propriétaires à contre-courant
L’Union des propriétaires à contre-courant
Un vent de solidarité souffle sur le Luxembourg. Alors que le Covid-19 a contraint les commerces à rester fermés, le gouvernement a présenté, ce mercredi, un plan de 8,8 milliards d’euros pour soutenir l’économie nationale. En parallèle, les initiatives s’enchaînent. Plusieurs communes ont ainsi d’ores et déjà décidé de renoncer aux loyers des locaux leur appartenant. Un élan de cohésion sociale que ne souhaite pas suivre l’Union des propriétaires. Du moins, pour le moment.
«Il est trop tôt pour de telles mesures», affirmait ainsi mardi Georges Krieger au micro de 100,7 qui rappelle que la crise a commencé il y a dix jours seulement. «Les loyers du mois de mars ont déjà été payés», rappelle-t-il par ailleurs. Pour le président de l'asbl, la fermeture des commerces est donc encore trop récente pour engendrer de véritables problèmes, à l'exception des entreprises qui se trouvaient «déjà en difficultés avant la crise».
L'Etat montrera l'exemple avec ses propres bails commerciaux.
Lex Delles (DP), ministre des Classes moyennes
Un argument que réfute Corinne Cahen (DP). «On se trouve en début de saison, les étalages sont pleins et donc les comptes assez vides». Or, poursuit la présidente du DP, si les entreprises n'ont aucune rentrée d'argent, il devient difficile de payer les loyers, mais aussi les salaires. Un dernier point «primordial» pour le parti démocratique.
Le LSAP n'a également pas tardé à réagir en publiant un communiqué virulent, dans lequel le parti ouvrier socialiste dénonce un désir de «profit avant tout». Un «message déplacé» que regrette Yves Cruchten, président du parti, dans une période où «l'égoïsme n'est pas de mise». Le ministre de l'Economie, Franz Fayot (LSAP), se dit quand à lui choqué par cette attitude, «face à des sociétés ou des privés qui sont aujourd'hui particulièrement préoccupés pour leur avenir».
Georges Krieger ne rejette cependant pas l'idée d'une plus grande flexibilité des bailleurs, notamment privés. Ainsi, si les mesures de confinement venaient à se prolonger, le président de l'association recommande à ses membres de faire preuve de souplesse en proposant aux locataires en difficultés d'échelonner les paiements ou rallonger les délais.
Un moindre mal pour le LSAP. Car cette solidarité aurait, selon le parti, le double effet de contribuer à la survie des entreprises individuelles et d'améliorer les chances d'une reprise rapide de l'économie, à la fin de la crise sanitaire. Une participation à l'effort commun qui serait d’ailleurs «dans leur propre intérêt que de venir en aide à ceux qui étaient bons payeurs», conclut Yves Cruchten. Un argument partagé par Corinne Cahen, qui rappelle qu'en cas de faillite, les propriétaires risquent «de ne pas toucher de loyer du tout». Reste à voir si cette vague d'objections fera changer de cap à l'Union des propriétaires.
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