L'UEL ne dira pas non à la tripartite
L'UEL ne dira pas non à la tripartite
Pour avoir dit non à la tripartite, l'Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) avait réussi à ressouder le front commun syndical. Mais ça, c'était l'hiver dernier. Il n'était pas encore question de crise du covid-19, d'état d'urgence et de perspectives économiques incertaines. Aujourd'hui, les trois syndicats OGBL, CGFP et LCGB ont réclamé la tenue de cette réunion à trois, avec gouvernement et patronat. Un rendez-vous que ce dernier veut bien accepter... sans enthousiasme toutefois.
Pourquoi cette tiédeur? Le directeur de l'UEL l'explique sobrement : «Le gouvernement agit correctement, et les réunions bipartites qu'il a tenues avec nous ont été constructives». Et Jean-Paul Olinger de lister non seulement un Plan de relance «courageux», «mais aussi toutes les mesures sociales prises (comme l'assurance d'un salaire minimum confirmée, l'aide au logement augmentée, l'allocation de vie chère doublée ou le dispositif de chômage partiel prolongé), autant de gestes qui ont déjà permis de préserver le pouvoir d'achat, au mieux de la situation actuelle».
D'ailleurs, alors que les syndicats souhaitent imposer le rendez-vous à trois dans un calendrier rapproché, l'UEL se montre bien moins pressée. Pourquoi changer un mode bipartite qui marche, après tout? «Nous ne sommes donc pas en demande... Mais ce n'est pas pour autant que les représentants du patronat iraient jusqu'à refuser de s'asseoir à la table des négociations si le Premier ministre le demandait.»
Car c'est bien le chef du gouvernement la puissance invitante depuis la mise en place de cet outil de dialogue social, voilà 45 ans. Sauf que du côté de Xavier Bettel, pour l'heure, on joue la montre. Repoussant l'échéance, possiblement à mi-juillet se murmure-t-il. Un calendrier que ne commente pas l'UEL, se contentant d'annoncer : «Si tripartite il y a, il faut une date, un ordre du jour et une invitation. Pour l'heure, rien de tout cela n'existe. Nous disons seulement qu'à l'heure où le pays se relève, nous -collectivement- ne gagnerons pas si l'on se montre trop défensif.»
Mercredi, le gouvernement a donné rendez-vous aux deux parties. Syndicats salariés d'abord, patronat ensuite. Ce 10 juin, nul doute que le mot tripartite reviendra souvent dans les discussions.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
