L'UE attaque le laboratoire AstraZeneca
L'UE attaque le laboratoire AstraZeneca
«Les termes du contrat n'ont pas été respectés et l'entreprise n'a pas été en position de mettre en oeuvre une stratégie fiable afin d'assurer des livraisons en temps et en heure.» Partant de ce constat, la Commission européenne a décidé que sermonner le laboratoire AstraZeneca ne suffisait plus, et qu'il fallait passer au stade supérieur. Aussi, a-t-on appris lundi que l'exécutif européen (au nom des 27 Etats «unanimement d'accord») allait engager une action en justice.
Déjà en mars dernier, la Commission avait envoyé un courrier au groupe pharmaceutique en vue d’engager avec elle un processus de résolution de conflit. La société y a répondu et des contacts ont eu lieu entre responsables des deux parties, mais ces négociations n’ont pas permis de dégager une solution assurant à l’Europe qu’il y aura bien «livraison dans les temps d’un nombre suffisant de doses».
Ainsi, depuis fin décembre, les chiffres de livraison ont été bien moindres qu’attendus. Avec environ 30 millions de doses livrées au premier trimestre, tandis que pour le deuxième, le contrat prévoyait 180 millions de doses mais la société a indiqué n'être plus en mesure que d'en diffuser... 70 millions. Le contrat conclu au niveau européen avec AstraZeneca à l’été dernier portait sur 300 millions de doses, avec une option pour l’achat de 100 millions supplémentaires. Le délai pour exercer cette option est entre-temps dépassé, le contrat restera donc limité aux 300 millions de doses initiales.
Pour le Luxembourg, pour les six premiers mois, le ministère de la Santé espère pouvoir compter sur les doses d'AstraZeneca, ce qui en fait le deuxième fournisseur de la campagne vaccinale débutée le 28 décembre. Campagne pour laquelle il espère 1,8 million de doses. Reste que c'est bien ce vaccin anglo-suédois dont le gouvernement de Xavier Bettel vient d'autoriser la délivrance, en dehors du phasage prévu, aux 30-54 ans volontaires.
C'est aussi ce même produit que les autorités du Grand-Duché ont réclamé à la Norvège, pays ayant fait le choix de ne plus administrer ce vaccin anticovid (après le signalement de thromboses en guise d'effets indésirables). Oslo n'a pas dit non, mais la répartition des doses non utilisées par le pays passera forcément par une répartition de la Commission, et non d'Etat à Etat.
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