L'opposition cherche la cohérence dans les mesures
L'opposition cherche la cohérence dans les mesures
(pj avec Dany SCHUMACHER) - Fallait-il se contenter d'une dizaine de jours de confinement partiel? Mardi, le gouvernement a répondu que cela suffisait effectivement. Appuyant l'annonce des nouvelles mesures covid applicables dès le 11 janvier et jusqu'à la fin du mois sur la «bonne tendance» prise par les indicateurs sanitaires. Le député CSV Claude Wiseler estime, lui, que cette volte-face est trop précoce.
Aussi, le porte-parole du principal parti d'opposition pour les questions de santé craint que les succès de ces dernières semaines ne soient à nouveau annulés. «J'ai peur que le gouvernement n'aille trop loin avec l'assouplissement actuel», confie Claude Wiseler. Le parlementaire estimant que nul ne peut tirer de conclusions sur le ralentissement constaté de l'épidémie au Luxembourg. Certes les infections baissent, les hôpitaux semblent moins soumis à la prise en charge de malades covid mais n'y aura-t-il pas une reprise virale maintenant que les fêtes (et les réunions familiales qui vont avec) sont passées et que le retour des vacances à l'étranger pourrait révéler de nouveaux cas?
Et le député CSV n'est pas le seul à redouter qu'un assouplissement du confinement ne soit un choix à haut risque. Un récent rapport de la direction de la Santé avait ainsi invité le gouvernement à ne pas précipiter la réouverture des commerces, l'enseignement en présentiel ou la reprise des activités sportives et culturelles. Xavier Bettel et Paulette Lenert ont confirmé avoir connaissance du document, mais ont opté pour une autre voie.
Et puis, est-ce raisonnable de faire montre de moins de fermeté avec l'apparition de cette variante britannique du virus dont l'évolution reste bien incertaine? Un doute que le parti chrétien-social souligne à l'heure où la campagne de vaccination a -certes- démarré, mais pas forcément avec un nombre de bénéficiaires conséquent.
Des règles qui ne sont pas comprises ne sont pas respectées
Sven Clement (député Pirate)
Après le point presse du Premier ministre et de la ministre de la Santé, Sven Clement (Pirate) se satisfait d'abord que sports et culture retrouvent une certaine normalité. Tout comme la réouverture de l'ensemble des commerces, et plus seulement des magasins dits «essentiels» est un bon point. «D'autant que des règles enfin claires et strictes sur le nombre de clients autorisés» sont désormais généralisées : un acheteur pour 10 m2.
Mais face à la multiplication des changements rapides des règles imposées à la société, le député craint que la population n'attrape le tournis. «Les gens ne comprennent plus forcément les règles. Et des règles qui ne sont pas comprises ne sont pas respectées», relève l'élu.
Pour Déi Lénk, Marc Baum veut surtout retenir que le texte sur lequel la Chambre des députés va travailler cette semaine ne propose toujours rien sur la protection des salariés du secteur du commerce. Certes l'ensemble des boutiques et autres salons de soins à la personne peuvent reprendre, mais dans ces domaines d'activités comme dans le reste des secteurs économiques, l'élu regrette que la loi ne contienne pas plus d'exigences sur la sécurité sanitaire que l'employeur doit fournir à ses employés.
Côté ADR, c'est surtout le blocus prolongé pour cafés et restaurants qui passe mal. Après avoir espéré une reprise pour le 15 janvier, les exploitants ont appris qu'il n'en serait rien au moins jusqu'au 31 janvier. Un coup dur pour la profession que dénonce l'opposition. Et Marc Baum de glisser une dernière pique. Car si les chiffres sur lesquels s'appuie le gouvernement aujourd'hui sont les mêmes qu'en octobre, à l'époque, les ministres avaient jugé inutile l'arrêt de l'Horeca. «C'est donc un aveu que la décision de l'automne était erronée», tacle le membre de la commission Santé.
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