L'OGBL vigilante à la défense des acquis sociaux
L'OGBL vigilante à la défense des acquis sociaux
(pj avec Marc HOSCHEID) «Retour aux sources». Tel était le mot d'ordre du 1er mai 2021 de l'OGBL. Aussi, pour la première fois depuis 1991, le plus grand syndicat du pays a-t-il organisé son rassemblement de la Fête du travail dans l'ancien bastion ouvrier d'Esch-sur-Alzette. ''A l'ancienne'', c'est donc banderoles au vent qu'un millier de militants ont défilé avant d'entendre leur présidente, Nora Back, entamer son discours par un message clair : «Les travailleurs ne paieront pas pour cette crise».
Clairement, le syndicat compte sur l'Etat-providence, et une politique d'investissements publics soutenant une reprise. Mais à l'heure des revendications, l'OGBL a maintenu son appel pour le renforcement du pouvoir d'achat des revenus faibles et moyens. Surtout, il faut maintenant investir davantage dans la santé.
La crise covid a mis en évidence la fragilité du pays dans ce secteur. Trop de mesures d'austérité, selon le syndicat, sont venues porter atteinte non seulement à la prise en charge médicale des patients mais aussi au recrutement de plus de personnels. Et Nora Back de pester : «Le vrai scandale, c'est que même un an après le début de la pandémie, nous n'avons toujours pas entendu de mea culpa de la part de nos dirigeants politiques».
Le logement reste un cheval de bataille pour l'OGBL. Voir les prix de l'immobilier flamber de plus de 15% en 2020 n'a rien de satisfaisant, car clairement cela affecte encore un peu plus les ménages de plus en plus en difficulté pour se loger sans mettre en danger leur budget. Nora Back adressant au passage un tacle au Pacte logement 2.0 qui, à ses yeux, n'entraînera pas d'améliorations. Ce projet de loi doit être révisé et l'accent doit être mis sur la lutte contre la spéculation, relance le syndicat.
Oui (mais) à une taxe corona
Nora Back craint aussi que le gouvernement ne veuille toucher au système de retraite. Un point sur lequel l'OGBL n'entend rien concéder, si ce n'est des améliorations (notamment au niveau de la pension minimum dont bénéficient de nombreuses femmes).
Le gouvernement serait mieux avisé, selon la présidente de réviser le niveau des allocations familiales et taxer plus fortement le capital. «Si de l'argent est nécessaire pour consolider les finances de l'Etat, alors nous devons le prendre là où il est.» Et si une «taxe corona» doit être levée, alors l'OGBL est partisane d'instaurer un impôt progressif sur les 10% les plus riches. Applaudissements d'approbation garantis dans l'assistance.
Comme son homologue du LCGB en ce 1er mai, Nora Back a également évoqué la question du travail le dimanche. Elle demande à ce qu'une convention soit négociée au niveau du secteur du commerce de détail pour clarifier les choses. «Il n'y a rien de gratuit et ce n'est pas parce qu'une loi n'a pas été respectée depuis des années que cette procédure deviendra la norme.» Mais il n'y aura certainement pas de libéralisation complète des horaires d'ouverture validée par l'OGBL.
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