L'OGBL dit «non» au «Uber» luxembourgeois
L'OGBL dit «non» au «Uber» luxembourgeois
Un service de type «Uber» au Luxembourg? La question a déjà fait pas mal de chemin au sein du gouvernement. Le ministre de la Mobilité, François Bausch (déi Gréng), est d'ailleurs favorable à un concept similaire au Grand-Duché. «Force est de constater que la plateforme Uber qui gère les différents services est très efficace. Les autorités luxembourgeoises ont d'ailleurs été en contact avec l'entreprise américaine à plusieurs reprises. Cependant, elles n'ont malheureusement pas réussi à trouver un accord sur des questions telles que les temps de trajet, la sécurité sociale ou la fiscalité», a expliqué le ministre à nos confrères de RTL.
En conséquence, le gouvernement étudie actuellement le développement de sa propre plate-forme au concept similaire au géant américain: une application qui faciliterait le contact entre client et exploitant de taxis. Cette application serait donc gérée par l’État.
Pas si vite toutefois puisque l'OGBL ne voit clairement pas d'un très bon œil l'arrivée d'un tel service sur le marché et ce «avant même que la réforme de la loi relative aux taxis ne soit finalisée», comme l'indique le syndicat dans un communiqué.
Pour l'OGBL, la mise en route d'un tel système serait synonyme de dumping social, comme cela est déjà le cas avec Uber à en croire le syndicat. «Le projet est comparé à la plateforme «Uber», qui emploie des chauffeurs soi-disant «indépendants» dont nombre d’entre eux ne sont pas assurés correctement et gagnent moins que le salaire minimum dans leur pays respectif. Il faut éviter de produire du dumping social, qui fait partie intégrante du modèle Uber».
Respecter le droit du travail
A plusieurs reprises, le syndicat Transport sur Route & Navigation/ACAL de l’OGBL a mis en garde contre les pratiques «d’uberisation». «L’OGBL ne s’oppose pas par principe à toute possibilité d’organiser une plateforme digitale dans le secteur, mais il insiste pour que son développement se fasse dans le respect non seulement du droit du travail et du droit social, mais aussi de la convention collective en vigueur dans le secteur. Cependant, si l’objectif du ministre est d’implémenter véritablement un système de dumping social au détriment des chauffeurs de taxi, il fera face à une opposition frontale de la part du syndicat Transport sur Route & Navigation/ACAL de l’OGBL.»
Le ministre de la Mobilité est donc prévenu. «L’OGBL s’opposera en effet à toute forme de pseudo-indépendance, d’érosion de la convention collective de travail ou de dumping social dans le secteur. Tout chauffeur de taxi doit avoir droit à un salaire digne et à de bonnes conditions de travail.»
Le syndicat Transport sur Route & Navigation/ACAL de l’OGBL appelle donc le ministre et le gouvernement à ne pas engager de réforme du secteur des taxis sans consultation au préalable de l’OGBL et à établir un système de contrôle visant à empêcher toutes formes d’abus dans le secteur. «La digitalisation du secteur ne doit pas se faire au détriment des aspects sociaux».
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