«L'obligation vaccinale n'est pas à l'ordre du jour»
«L'obligation vaccinale n'est pas à l'ordre du jour»
En mars dernier, la pétition 2193 contre la vaccination obligatoire des personnes de plus de 50 ans avait déjà atteint le quorum nécessaire. L'audition publique a maintenant eu lieu. En juillet, le gouvernement et le Parlement s'étaient déjà prononcés contre une vaccination obligatoire contre le covid-19, car elle n'était pas justifiée à l'époque.
Afin de ne pas perdre de temps en cas d'urgence, un avant-projet de texte de loi avait néanmoins déjà été élaboré. La pétition de Jean-Marc Graul avait recueilli 5.042 signatures. Dans son motif, il avait décrit l'introduction d'une vaccination obligatoire comme «totalement discriminatoire et contraire à la dignité de l'individu». Le pétitionnaire a repris cette argumentation lundi matin. Il n'est pas opposé par principe aux vaccinations, si elles sont nécessaires et surtout sûres. Mais de nombreux citoyens ont une peur légitime de la vaccination, en raison des nombreux effets secondaires.
L'efficacité de la vaccination fortement mise en doute
«Nous ne devons pas condamner ces personnes ni les stigmatiser. Nous vivons dans une démocratie où chacun a le droit d'avoir une opinion différente», explique l'initiateur de la pétition. La vaccination ne protégerait pas contre la contagion et ne garantirait pas la non-transmission du virus. Il a également affirmé que les hôpitaux n'étaient pas surchargés pendant la pandémie. «De plus, il existe aujourd'hui des médicaments qui empêchent une évolution grave», a-t-il lancé au gouvernement en demandant que la décision soit laissée à chaque individu.
Il a été rejoint par Jonathan Barthélémy, qui a déclaré travailler depuis 25 ans dans le secteur de la santé au Luxembourg et a évoqué les variants moins virulents qui circulent aujourd'hui. «Les vaccins ne sont pas efficaces, mais ils ont des effets secondaires. Nous sommes ici aujourd'hui parce que nous avons peur ; peur de ce vaccin. Nous connaissons tous quelqu'un qui a eu des effets secondaires à cause de cela. La politique devrait faire mieux à l'avenir et ne forcer personne à se faire vacciner», a-t-il critiqué.
Le personnel de santé à bout de forces
Le premier député à prendre la parole a été Marc Hansen (Déi Gréng), qui a précisé que les hôpitaux avaient atteint les limites de leur capacité et que le personnel était sorti épuisé de cette crise. En revanche, il ne connaît personne qui ait eu des effets secondaires graves, mais beaucoup de personnes qui sont tombées malades à cause du Covid-19. «Selon vous, le droit fondamental à l'intégrité de l'individu doit-il passer avant la protection de la société ?», a demandé Hansen aux pétitionnaires, qui ne lui ont pas donné de réponse.
Au lieu de cela, Isabelle Petricic-Welschen a fait remarquer que, selon les statistiques, depuis le début de l'année, il y avait toujours eu plus de personnes vaccinées que de personnes non vaccinées traitées dans les hôpitaux. Le Dr Benoît Ochs, médecin généraliste, qui fait l'objet d'une interdiction d'exercer d'un an, était également présent. «Au début, nous, les médecins, avions une certaine vision de cette vaccination. Le virus devait être éradiqué. Si un vaccin fonctionne, je suis prêt à le rendre obligatoire. Mais ce n'est pas le cas, en revanche, elle a énormément d'effets secondaires, parfois très graves», a-t-il déclaré en évoquant des études menées aux États-Unis. Au Luxembourg, il y aurait également de tels cas.
La vaccination est efficace, c'est scientifiquement prouvé.
Marc Goergen, Parti Pirate
Le député pirate Marc Goergen s'est inscrit en faux : «La vaccination a été administrée des millions de fois dans le monde. La vaccination est efficace, c'est scientifiquement prouvé». Fernand Kartheiser (ADR) a rappelé l'avis du groupe d'experts, qui avait d'abord parlé d'une vaccination obligatoire pour le personnel de santé et les personnes de plus de 50 ans. «Il n'y a pas d'études à long terme, nous ne pouvons donc pas évaluer le risque pour ce groupe de population. Nous devons également mener la discussion sur les effets secondaires», a-t-il déclaré.
Le Dr Ochs a ensuite de nouveau cité des études pour étayer le fait que «la vaccination est plus nocive que la contagion». La présidente de la commission des pétitions, Nancy Arendt (CSV), qui a dû rappeler à plusieurs reprises qu'elle ne répondait qu'aux questions, lui a demandé de citer les sources de ces études.
«Nous ne devons pas nous diaboliser mutuellement».
Nathalie Oberweis, Déi Lénk
Nathalie Oberweis (Déi Lénk) a dit comprendre que certaines personnes aient peur du vaccin. «Mais il est également important de comprendre que les gens ont peur du virus. Le personnel de santé a peur d'une nouvelle vague. Nous ne devons pas nous diaboliser mutuellement», a-t-elle averti. «Que les hôpitaux aient atteint leurs limites est un fait. Grâce à la vaccination, nous avons pu éviter que la situation ne bascule. Sinon, le système de santé se serait effondré», a clarifié Mars Di Bartolomeo (LSAP). «Il ne s'agit pas seulement du moi, mais aussi de la collectivité», a-t-il ajouté.
Une discussion purement théorique pour le moment
La ministre de la Justice Sam Tanson (Déi Gréng) a rappelé le contexte dans lequel s'est déroulée la discussion sur une éventuelle vaccination obligatoire. «Pendant longtemps, il y a eu beaucoup de restrictions dans la société. Il y a encore un an, la situation était très tendue dans le domaine de la santé. Les restrictions de contact étaient la seule protection dont nous disposions. Puis est arrivée la vaccination, dont tout le monde ne voulait pas. Il a fallu explorer différentes pistes pour retrouver plus de liberté. L'une d'entre elles était l'obligation de vaccination, mais cela ne devait pas être dissocié des avis scientifiques. Pour l'instant, elle n'est pas à l'ordre du jour, car les hôpitaux ne sont pas surchargés», a-t-elle expliqué.
Nous devons être préparés au cas où nous nous retrouverions un jour au pied du mur.
Paulette Lenert, ministre de la Santé
La ministre de la Santé Paulette Lenert (LSAP) a également parlé d'un large consensus sur cette question. Une évaluation des risques est nécessaire avant d'en arriver à une vaccination obligatoire. Elle n'a pas remis en question l'existence d'effets secondaires, «même s'ils ne sont pas nombreux», mais a précisé que ceux-ci devaient encore être analysés par l'EMA avant de pouvoir tirer les bonnes conclusions et prouver un lien direct avec le vaccin.
Paulette Lenert ne veut pas accepter l'argument selon lequel davantage de personnes vaccinées seraient hospitalisées que de personnes non vaccinées. «C'est une représentation erronée. Si entre 80 et 90% de la population sont vaccinés, ils sont forcément plus nombreux que les autres, même si, en termes relatifs, ils sont très peu à devoir être hospitalisés», a-t-elle souligné. «Nous devons être préparés au cas où l'obligation de vaccination s'avérerait un jour être une solution de dernier recours, car nous serions alors au pied du mur. Ce n'est pas le cas aujourd'hui», a ajouté la ministre de la Santé.
Cet article a été publié pour la première fois sur wort.lu/de
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