L'obligation scolaire prolongée jusqu'à 18 ans
L'obligation scolaire prolongée jusqu'à 18 ans
Deux jours avant élèves et professeurs, Claude Meisch a fait sa rentrée. Et déjà, parmi ses devoirs de l'année, le ministre de l'Education nationale s'est fixé une obligation : déposer un projet de loi «cet automne» permettant de repousser l'obligation scolaire de 16 à 18 ans. Une surprise annoncée ce lundi et qui se justifie, selon le responsable politique, par un seul chiffre : «Plus d'un tiers des décrocheurs actuels sont justement âgés de 16 à 18 ans. Nous ne pouvons pas laisser cette jeunesse sans opportunité d'avenir».
Depuis quelques années, le Luxembourg a fait des progrès en la matière. D'ailleurs en mai dernier, le ministère se ''satisfaisait'' de constater un nombre d'adolescents quittant l'école sans diplôme ou formation qualifiante de plus en plus faible. De l'ordre de 1.670 cas tout de même pour l'année scolaire 2019-20.
«Même si cela ne concerne que 7 à 8% des jeunes, c'est encore trop.» Aussi, afin d'assurer les chances pour ces adolescents de pouvoir s'intégrer dans une vie professionnelle, le ministre entend étendre la durée de leur scolarité. «Mais sans forcément aller à l'école», s'empresse-t-il d'ajouter.
Forcément, contraindre par la loi un jeune en rupture scolaire à retrouver une salle de cours ne serait que pure perte. «Il faut lui tendre une autre main.» Et ce secours pourrait bien être ce qui se fait déjà via les centres d'insertion socioprofessionnelle existants. Le plus souvent, il s'agit de proposition de formation et d'encadrement portée par des asbl. Un cadre plus souple que le milieu purement scolaire, «mais qui reste en lien avec l'école via le suivi du psychologue ou des enseignants si besoin».
A l'avenir, le ministère compte donc s'appuyer sur ces «lieux d'éducation alternatifs» pour mener les décrocheurs vers une formation professionnelle diplômante ou un emploi. La formule ouverte aux adolescents comme aux jeunes adultes serait à l'avenir accessible sur demande de l'intéressé lui-même ou après une orientation par un service telles l'Adem, l'Agence de transition vers la vie active ou les antennes locales de l'ALJ.
«La durée de séjour des jeunes dans un de ces centres serait, en principe, d'une année», a laissé entrevoir le ministre. Sachant que les détails resteraient à peaufiner par les députés avant l'adoption du texte. Actuellement, les élèves des classes du régime professionnel (sur la voie du DAP) sont les décrocheurs les plus nombreux, toutes années confondues.
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