«L'Horeca sert encore une fois de bouc émissaire»
«L'Horeca sert encore une fois de bouc émissaire»
Pour François Koepp, les propos tenus mardi par Paulette Lenert (LSAP) lors de l'annonce des mesures qui entreront en vigueur à compter du 11 janvier prochain constituent la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Si le secrétaire général de l'Horesca assure «comprendre l'importance des décisions pour la santé publique», il réfute avec véhémence la manière dont le secteur regroupant les hôteliers, les restaurateurs et les cafetiers a été dépeint.
«Pour Paulette Lenert, si les infections augmentent, c'est à cause du fait que le masque ne peut être porté en permanence dans nos établissements», déplore-t-il en dénonçant des propos «inadmissibles» pour un secteur qui «sert encore une fois de bouc émissaire». Car, selon lui, la décision de rouvrir les commerces, les écoles ou bien encore une partie du secteur culturel peut aussi avoir un impact «puisque le masque ne pourra pas non plus y être porté à 100% tout le temps».
Un déséquilibre de traitement qui intervient «alors que l'inactivité, au 31 janvier prochain, devrait atteindre 125 jours, soit 40% d'une année ordinaire» et que «de plus en plus d'informations remontent à nous quant à une vague de fermetures car les entreprises n'ont plus de réserves financières». Interrogé sur l'ampleur potentielle des cessations d'activité, François Koepp estime qu'elle pourrait être «importante» car «même des entreprises qui n'avaient jamais connu de problèmes de trésorerie nous font part de réelles difficultés.» Raison pour laquelle l'Horesca entend désormais changer de stratégie pour «clairement hausser le ton face au gouvernement» pour obtenir «une prise en charge à 100% de nos frais».
Son de cloche légèrement différent du côté de la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC) où le «soulagement» prévaut ce mardi. «Cela permettra à nos membres d'avoir une chance de s'en sortir par eux-mêmes», indique Nicolas Henckes, qui assure que «sans cette annonce, cela en était fini pour bon nombre de boutiques».
Même les nouvelles limitations imposées - comme la limitation à un client par 10 m2 de surface de vente - sont accueillies avec bonhomie. Et ce, pour la simple et bonne raison que «nous avions soumis cette idée au gouvernement le 21 décembre dernier et que les commerces l'appliquaient déjà alors que cela n'était obligatoire que pour les grandes surfaces», assure le directeur de la CLC. Un soutien d'autant plus ferme que «les analyses effectuées dans les grandes surfaces au plus fort des périodes de Noël ont montré que rares sont les fois où le seuil a été dépassé», précise Nicolas Henckes.
Tout n'est pas rose pour autant dans le secteur, notamment pour ce qui est des patrons de très petites entreprises «qui subissent d'importantes conséquences psychologiques». Raison pour laquelle la CLC, avec d'autres organisations patronales, travaille à la mise en oeuvre d'une cellule de soutien, vouée notamment à «éviter la vague de suicides observée chez nos voisins». Une notion évoquée à l'échelle nationale par Xavier Bettel (DP) qui assure vouloir «surveiller de près» la situation.
Autre chantier à mener, selon Nicolas Henckes, la prise en charge des cas des indépendants «dont le traitement par l'Adem s'avère parfois assez inhumain». En cause, la loi qui ne prévoit pas, pour l'heure, le versement d'un revenu de substitution sans l'arrêt du statut d'indépendant.
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