L'habitat se fait innovant à l'Ouest du Kirchberg
L'habitat se fait innovant à l'Ouest du Kirchberg
Non, le Kirchberg n'est pas, et ne sera pas, qu'un quartier d'affaires. Le Fonds qui veille au développement du plateau veut ainsi casser l'image d'une zone, étriquée entre banques et institutions européennes. Avec comme désir d'injecter plus d'habitants, de commerces et de services au milieu des buildings. Le projet Kiem 2050 vient se lover dans cette ambition. Ainsi, depuis deux ans, une équipe d'architectes, d'ingénieurs et de concepteurs d'espace extérieur a imaginé les plans d'une suite de bâtiments qui pousseront boulevard Pierre Frieden.
A terme, le Kirchberg veut en effet retrouver un «visage humain», avec 22.000 résidents, contre moins de 4.000 aujourd'hui. Et déjà, les projets de logements poussent sur cette zone du Kiem. Dans les années 80, le secteur avait vu pousser des banques, suite au boom économique. Aujourd'hui, à l'Ouest du quartier, 820 unités sortent actuellement de terre, et Kiem 2050 en promet 155 supplémentaires. De quoi abriter dans ces appartements de 325 à 425 nouveaux habitants.
Des espaces en partage
Mais au-delà de la bonne nouvelle que constitue tout projet de construction, dans un pays où la pression immobilière n'a jamais été aussi forte, Kiem 2050 promet bien plus qu'un bâtiment. Ici va naître du «logement abordable, mis sur le marché à prix plafonné, accueillant une population mixte et intergénérationnelle». Locataires comme propriétaires. Et ce ne sont pas que des mots dans la projection qu'ont dessinée les cabinets Witry & Witry (Luxembourg), Search (Pays-Bas), Betic et Areal.
Mais la grande originalité du projet est à chercher ailleurs, du côté des espaces privatifs et collectifs imaginés. En plus de leur appartement individuel, les acquéreurs pourront profiter de plusieurs zones partagées, dehors comme dedans. «Il s'agira aussi bien de chambres d'amis que d'ateliers de bricolage, d'une cuisine collective avec vaste espace de réception ou encore des potagers communs», liste le Fonds Kirchberg. Bref des équipements qui, habituellement, ne trouvent pas leur place auprès des logements neufs actuels.
Kiem 2050 prévoit également des coursives, des couloirs, des halls d'entrée où les voisins peuvent se rencontrer au quotidien. Le projet intègre aussi des «appartements grappes» destinés, par exemple à des primo-arrivants, des stagiaires ou toute personne prête à partager un peu de son logement.
«Ces grands appartements disposeront tous de chambres individuelles avec salle de bains personnelle, mais les espaces de séjour ou la cuisine seront à disposition de tous», ont souhaité les concepteurs au terme d'un travail commun mené depuis deux ans.
Plus d'emplacements vélo qu'auto
En rez-de-chaussée, les bâtisseurs de ce futur coin de Kirchberg ont prévu d'implanter commerces, services, restauration ou bureaux «pour animer le front de rue» du boulevard Frieden. De plus, pas question de faire ici la part belle à l'automobile. «Kiem 2050 sera le quartier des courtes distances.» Aussi, oubliée la règle d'une place de stationnement par propriétaire minimum. Le site, une fois achevé, comptera bien 86 places de parking, mais surtout 400 emplacements vélo. «Nous irons vers la mise en place de services de car-sharing ou bike-sharing», propose le Fonds Kirchberg.
Ajoutez à cela un effort porté à la parfaite isolation thermique des lieux, l'installation de panneaux solaires, l'emploi de matériaux respectueux de l'environnement et recyclables, et vous aurez quelques traits supplémentaires de la future construction. A quand les premiers occupants? «Impossible de le dire pour l'heure. Aucun permis n'a été déposé.» Avant cette étape, reste en effet à trouver l'investisseur qui voudra bien financer cette opération innovante. Un appel européen a été lancé. Le candidat retenu se verra céder le terrain à bâtir mais avec obligation de suivre le projet prédéfini.
