L'Europe aidera le Luxembourg en cas de «no deal»
L'Europe aidera le Luxembourg en cas de «no deal»
(DH) - Le risque d’une sortie de l’Union européenne de la Grande-Bretagne sans accord est prise très au sérieux par la Commission Juncker. Celle-ci multiplie donc les préparatifs en ce sens. Ce mercredi, l’équipe du président luxembourgeois doit ainsi examiner un projet de règlement fixant la manière d’assister les États membres pour qui l’absence d’accord entraînerait de «lourdes charges financières».
Ce «no deal» reste particulièrement redouté par les milieux économiques, en raison de ses fortes conséquences qui restent difficilement mesurables a priori. L’Irlande, qui discute aussi activement de la façon de gérer sa frontière nord en cas de sortie sans accord, et tous les pays très liés économiquement au Royaume-Uni, comme les Pays-Bas, l’Allemagne, la France mais aussi le Luxembourg pourraient ainsi être particulièrement exposés.
Doutes côté luxembourgeois
Selon une étude de l'institut économique allemand Ifo, le Grand-Duché serait même le deuxième pays européen le plus impacté. L'économiste Marina Steiniger, qui a dirigé l'équipe de chercheurs, explique «que le niveau de prospérité de l'Irlande chuterait de 8,16% et celui du Luxembourg de 5,23%». Des chiffres qui s'expliquent par les liens étroits entre ces deux pays et le secteur des services financiers de la City.
Les conclusions du rapport de l'institut allemand ne sont guère encourageantes; elles atténuent même les perspectives plus radieuses annoncées au mois de février dernier, lors de la rencontre entre Xavier Bettel et Michel Barnier.
Réforme du Fonds de solidarité
Interrogé à cette occasion, Nicolas Mackel, le directeur général de Luxembourg for Finance, avait alors estimé que «près de 80 institutions financières auraient déjà fait le choix de délocaliser leurs activités de Londres vers Luxembourg ou d'y élargir leurs activités». Un impact positif donc.
Sur son site Internet, la Commission européenne évoque une proposition de réforme du Fonds de solidarité de l’UE, créé en 2002 pour soutenir les gouvernements nationaux et régionaux en cas de catastrophe majeure.
Assistance technique
«La Commission a examiné les façons dont ces fonds et les programmes actuels de l'UE pourraient être mobilisés en l'absence d'accord et au cas où le Royaume-Uni ne paierait pas ce qui est prévu dans le règlement d'urgence sur le budget de l'UE», peut-on lire sur le site de l’UE. Ainsi, certains fonds structurels pourraient être reprogrammés.
Des instruments spécifiques tels que le programme pour la compétitivité des petites et moyennes entreprises (COSME), le Fonds européen d'ajustement à la mondialisation (FEM), le Fonds de solidarité et le Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) serviraient alors de trésorerie afin d'assurer le financement nécessaire à l’assistance possiblement demandée par certains pays, dont le Grand-Duché. Une assistance technique de l'UE pourra aussi être mise à disposition dans certains domaines comme les douanes, le contrôle sanitaire et phytosanitaire ou le secteur de l'agriculture.
