L'étude CON-VINCE a débuté au Grand-Duché
L'étude CON-VINCE a débuté au Grand-Duché
(pj avec Michèle Gantenbein) Après trois semaines de mise au point du protocole d'action, l'initiative CON-VINCE est désormais lancée. Elle concerne trois catégories de sujets : les personnes qui n'ont jamais eu d'infection auparavant, les personnes infectées mais ne présentant pas ou peu de symptômes et les personnes qui ont eu une infection et sont considérées comme guéries.
Professeur Rejko Krüger, quel est le but de cette étude ?
«Pour l'instant, le système de santé luxembourgeois ne couvre pas les personnes susceptibles d'être porteuses du virus mais ne présentant pas de symptômes forts ou pas du tout de symptômes. L'étude transversale fournira donc des informations sur l'étendue de la propagation. Tout d'abord, il s'agira juste de voir si le virus est présent. Par exemple à l'aide de prélèvements effectués dans le nez, la bouche ou la gorge. La deuxième étape consistera à prélever des échantillons de sang. Ils permettront de déterminer si des anticorps se sont formés, c'est-à-dire si l'immunité a été acquise.
Comment les sujets testés pour CON-VINCE seront-ils sélectionnés ?
«Des volontaires du panel TNS Ilres seront approchés. Ils pourront librement décider de participer, ou non, à l'étude. Parmi les 18.000 personnes référencées par TNS Ilres, un peu plus de 1.500 seront sélectionnées, représentant la population luxembourgeoise. Les critères adoptés sont l'âge, le sexe, la nationalité et le lieu de résidence en fonction de la circonscription. Ces participants seront ensuite contactés.
S'ils acceptent de participer, ils devront remplir un questionnaire avec des questions importantes, sur leur santé, les infections possibles et les risques tels que les voyages récents. Ils peuvent répondre à des questions supplémentaires sur une base volontaire. Il s'agit notamment de questions épidémiologiques et psychologiques. Ensuite, comme les trois grands laboratoires privés luxembourgeois sont partenaires de l'étude, personne n'aura à se déplacer loin. Les tests seront répétés toutes les deux semaines pendant deux mois. Ensuite, nous ne regarderons à nouveau qu'après un an pour analyser les effets tardifs et les effets sur l'immunité globale.
A combien estimez-vous le nombre de cas covid-10 non détectés au Luxembourg?
«Personne ne le sait exactement et c'est la raison pour laquelle nous faisons cette étude. Une étude de l'université de Stanford a montré que 90% des personnes testées pour les anticorps n'avaient aucun symptôme et pouvaient avoir transmis le virus sans le remarquer. Mais tout ce que nous apprenons à ce stade doit être traité avec prudence.
Ce que nous savons, c'est qu'il n'existe actuellement aucun test d'anticorps fiable reconnu au niveau mondial. Nous en testons actuellement plusieurs au Luxembourg et attendons avec impatience les résultats. Les tests d'anticorps sont en cours de développement et s'améliorent, mais de nombreux tests ne sont pas assez sensibles ou réagissent avec d'autres coronavirus inoffensifs.
Dans quel délai un test d'anticorps fiable pourrait-il être disponible ?
«J'ai remarqué ces trois dernières semaines qu'il y a des premiers tests donnant confiance aux experts. L'un de ces tests est actuellement testé ici, au Luxembourg. A suivre.
Ce qui est important, c'est que chacune des études menées peut apporter une contribution importante. Nous avons structuré notre étude de manière à recueillir des données comparables au niveau international. Dans nos questionnaires, nous avons intégré des questions qui sont proposées aux chercheurs par l'Organisation mondiale de la santé. Nous avons également intégré des questions de l'Institut Weizmann. Et nous mettons nos questionnaires à la disposition d'autres chercheurs afin d'assurer un maximum de comparabilité.
Les politiciens attendent de cette étude des données fiables pour leur stratégie de déconfinement. Il faudra donc encore patienter deux mois...
«L'étude ne vise pas à définir des stratégies de sortie concrètes. Elle est conçue pour disposer de données sur la prévalence, que nous voulons également générer le plus rapidement possible. Nous effectuerons les études tous les 14 jours et nous pourrons ainsi constater assez tôt l'étendue du virus. La prochaine étape consistera alors à déterminer comment elle se propage et à quelle vitesse l'immunité se développe. Il est important pour nous de rassembler ces informations le plus rapidement possible. Toutefois, les tests ne peuvent pas être planifiés comme en temps normal, car nous sommes dépendants de fournitures qui, autrement, viendraient régulièrement, mais qui pourraient maintenant être retardées.
Quand pensez-vous qu'un assouplissement des mesures pourrait commencer?
«Cela ne fait pas partie de notre domaine de recherche et je ne peux pas non plus donner d'avis sur ce point. Nous avons besoin de plus de données dans le monde entier, qui sont maintenant collectées étape par étape. Notre objectif est de générer des données objectives, qui doivent ensuite être comparées avec celles d'autres pays. Au vu de la situation actuelle, je ne m'attends pas à des changements significatifs à court terme. Il existe différents modèles qui peuvent être suivis. On peut maintenir les mesures strictes pour garder la courbe plate. Une autre possibilité est d'ouvrir et de fermer la porte dès que les taux d'infection augmentent à nouveau.»
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