L'Etat plus généreux avec les communes en 2022
L'Etat plus généreux avec les communes en 2022
(pj avec Marc SCHLAMMES) Oui, les communes du Grand-Duché ont dû faire face à des dépenses inédites du fait de la crise covid. Oui, leurs recettes ont été affectées. Mais, heureusement, pas autant que craint dans les premiers mois de l'épidémie. A l'époque, le ministre des Finances craignait une réduction des recettes d'environ 420 millions d'euros pour 2020. Au final, l'économie nationale ayant bien résisté, le scénario avancé par Pierre Gramegna (DP) n'a pas été aussi sombre. Résultat : les communes ont pu poursuivre leur politique de dépenses et d'investissements, à quelques coupes près.
Cet effort, la ministre de l'Intérieur l'a salué dernièrement. Ces quelque 1,2 milliard d'euros dépensés ayant soutenu l'activité dans le pays, tel que l'avait souhaité le gouvernement. Et, dans la nouvelle circulaire budgétaire annuelle, Taina Bofferding (LSAP) a annoncé aux bourgmestres et échevins qu'ils pourraient compter pour 2022 sur des soutiens plus forts encore que ces dernières années.
Ainsi, le Fonds de dotation globale des communes et la taxe professionnelle vont rapporter plus aux communes l'an prochain. De l'ordre de 2,379 milliards d'euros selon les estimations actuelles. Excusez du peu, mais cela fait tout de même une rentrée financière en augmentation de 7,3% par rapport à cette année, et même de 11,2% en comparaison avec la dotation 2019.
Dépenses sous surveillance
A l'heure d'établir leur budget 2022, les élus peuvent aussi espérer quelques euros de plus en lien avec la réforme de la taxe foncière. Certes, pour l'heure, nul ne connaît le contenu des modifications à venir. Mais, dans son discours sur l'état de la Nation, Xavier Bettel a promis un projet de loi «dans les douze mois». Le dépoussiérage de la base de cette imposition fixée en 1940 devrait non seulement permettre de tenter de contenir l'inflation des prix de l'immobilier, mobiliser plus de terrains pour la construction de logements mais aussi se traduire par des entrées sonnantes et trébuchantes dans les caisses des 102 communes.
Combien cela va-t-il rapporter? C'est encore une inconnue. Par contre, Emile Eicher, le président du Syndicat des communes luxembourgeoises (Syvicol) sait mesurer ce que va coûter aux villes et villages leur cotisation au CGDIS. Face à un corps grand-ducal d'incendie et de secours qui se modernise et se professionnalise, les communes devront passer à la caisse plus amplement. Ne serait-ce que pour assurer le paiement des salaires des 300 nouvelles recrues attendues en quatre ans. Et déjà une estimation fait frémir les élus : il serait question d'une dotation augmentant de 10% à compter de 2025.
L'inquiétude vient aussi de l'augmentation du coût des matières premières. Cette hausse pesant sur les chantiers prévus au niveau local. Tout comme l'explosion du prix des énergies et des carburants devrait peser sur les dépenses dans les mois à venir.
Par ailleurs, le ministère de l'Intérieur a rappelé aux communes qu'elles devraient maintenant payer 2% de la taxe professionnelle collectée au profit du Fonds de l'emploi. C'est ce fonds qui a assumé ces derniers mois le paiement du chômage partiel à des milliers de salariés.
Reste que les municipalités devraient pouvoir traverser 2022 sans trop se serrer la ceinture. Et si recours à l'emprunt il doit y avoir, Taina Bofferding insiste bien auprès des élus qu'ils doivent bien mesurer la somme demandée en fonction de l'assurance qu'ils ont de bien rembourser leur nouvelle créance.
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