«L'espace de vie ne doit pas être un objet spéculatif»
«L'espace de vie ne doit pas être un objet spéculatif»
A défaut de grande réforme fiscale, repoussée en raison de la pandémie, le Luxembourg connaîtra bel et bien un toilettage de sa taxe foncière. Conformément aux annonces faites lors de ses échanges avec les partenaires sociaux, Xavier Bettel (DP) a confirmé mardi vouloir «lutter contre la spéculation sur les terrains non bâtis et les logements vides». Car, pour le Premier ministre, «l'espace de vie ne doit pas être un objet spéculatif».
A l'occasion de son huitième discours sur l'état de la Nation tenu mardi dans l'enceinte du Marché-aux-Herbes, le chef du gouvernement a donc annoncé son intention de «taxer la spéculation de terrains constructibles et d'appartements». La «réforme générale de l'impôt foncier» en cours de préparation au sein des ministères de l'Intérieur et des Finances doit ainsi «ne pas cibler les personnes qui habitent dans leur logement, mais celles pour qui le logement n'est qu'un objet de spéculation». Autrement dit, une mesure qui ne concernera pas 70% de propriétaires du Grand-Duché.
Déposé «au cours des douze prochains mois», le projet de loi de cette réforme présentée comme «équilibrée et juste» ne sera en revanche pas accompagné d'autres mesures fiscales, contrairement à ce que laissaient sous-entendre plusieurs membres de la coalition gouvernementale. Pour le Premier ministre, les changements introduits dans le budget 2021 en matière d'amortissement accéléré et de conditions accordées aux fonds d'investissements spécialisés constituaient «des accents importants pour enrayer la spirale des prix des logements».
Pour mémoire, en 2020, la hausse annuelle moyenne du secteur s'est élevée à 14,5%. Soit le niveau le plus élevé depuis le début des années 2000. Pour tenter d'inverser la tendance, le Premier ministre mise donc sur la reprise en main de la construction par les promoteurs publics qui doivent livrer «8.200 logements additionnels d'ici 2025» et «la responsabilisation des acteurs publics» vouée à faire de la création de logements abordables une priorité «dans toutes les communes, dans toutes les villes et dans tous les villages».
Pour aider les autorités locales à réaliser cette mission, Xavier Bettel évoque la mise en place d'un contrat d'aménagement destiné à limiter la durée au cours de laquelle les nouveaux terrains constructibles devront être aménagés, ainsi que la mise en place d'un registre national répertoriant les logements vides afin d'avoir «enfin une vue d'ensemble des conditions de logement dans notre pays».
En revanche, bien que décrite comme «le principal critère d'exclusion au Luxembourg», la crise du logement ne sera pas résolue «du jour au lendemain» réaffirme Xavier Bettel en référence indirecte aux conséquences de la politique du logement réalisée au cours des 30 dernières années. Et donc que les mesures annoncées «prendront du temps pour vraiment produire leurs effets».
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