L'avenir s'annonce brumeux pour le LSAP
L'avenir s'annonce brumeux pour le LSAP
Par Matthias Thiriat
C’est dans le cadre propret du Melusina, un bar-restaurant de Luxembourg-Ville, que le parti a décidé de réunir ses cadres, militants et autres coopérateurs et sympathisants pour vivre, ensemble, cette soirée électorale.
Un œil sur les portables, l’autre sur les télévisions, à la recherche de la moindre graine d’information, du moindre signe pouvant laisser croire que, voilà à quoi ont joué une bonne partie des militants en début de soirée.
Mais rien. A 18 heures, les résultats n’étaient encore que trop partiels pour analyser la situation. Les mots d’Etienne Schneider à son arrivée le confirmaient: «On attend».
Confiance: mot d’ordre de la soirée
Du côté des militants, la confiance était de mise, comme l’attestent les propos de Monique Erpelding, vice-présidente de la commission de contrôle du parti: «On est plutôt confiant. Nous avons toujours gagné grâce au panachage et les résultats sont encore trop faibles pour pouvoir s’exprimer plus en détail, alors on attend».
Cette confiance deviendra le mot d’ordre de la soirée pour le LSAP. A aucun moment, Etienne Schneider n’aura semblé trembler. Lorsqu’il prend la parole vers 20h30 pour RTL et que son visage apparaît sur l’écran géant de la salle, des applaudissements chaleureux se font entendre, signe que ses troupes ne le lâcheront pas.
Pourtant au fil de la soirée, les premiers résultats commencent à apparaître. Claude Haagen, président du LSAP a perdu et ne sera pas renouvelé en tant que député. Le mandat d’Etienne Schneider sera quant à lui renouvelé, mais les premiers chiffres montrent que le LSAP baisse.
3 sièges de perdus... militants inquiets
Un silence s’empare de la salle lorsque les autres résultats sont annoncés laissant les militants circonspects: «Je suis choqué par le score du parti Pirate» lance un militant.
Pour d’autres, le score de l’ADR choque. Le LSAP perd un de ses deux députés dans la circonscription Nord; et le grand gagnant, se nomme ADR, qui récupère ce siège. Les socialistes n'enverront qu'un député à la Chambre, le ministre de la Sécurité sociale et des Sports, Romain Schneider.
«On baisse, c’est indéniable, mais on remarque que tous les autres grands partis ont baissé, à l’exception de déi Gréng» analyse un sympathisant du parti. Tous sont surpris par la chute du CSV, qui redonne un peu le sourire aux militants.
Dégringolade au fil des élections
Mais ces derniers se refermeront bien vite, en voyant d’une part que le parti confirme sa dégringolade au fil des élections mais également, que le Luxembourg n’échappe en aucun cas au rejet des partis traditionnels, visible en Europe.
C’est finalement sur les coups de 22h30, que le Vice-Premier ministre prend la parole devant la grosse cinquantaine de militants restés jusqu’au bout.
Au côté de Claude Haagen, il prend acte des résultats et de la perte de trois sièges à la Chambre. «Nous avons trois sièges en moins, mais en pourcentage nous perdons moins de 3% des voix alors que le CSV a perdu plus de 5%. Les trois partis de la coalition (DP, LSAP et Déi Gréng) ont gagné 1% en voix des électeurs. Le grand perdant, c’est le CSV. Ils étaient certains de l’emporter largement, et au final ils réalisent 28,31%, soit cinq points de moins qu’il y a cinq ans, et perdent deux sièges», a-t-il finalement conclu, chaleureusement applaudi. Il sera resté le même tout au long de cette soirée, confiant pour son avenir.
Et maintenant, que faire?
Si les cadres du parti vont commencer les négociations avec le DP et déi Gréng, une majorité pouvant être reconduite pour 5 ans, chez les militants, le sentiment est double. Il y a ceux qui voudraient revenir dans l’opposition afin de se reconstruire, et d’autres qui, prenant en exemple le naufrage des différentes gauches européennes, voudraient saisir une opportunité de gouverner.
