L'avenir de l'Aleba entre les mains de Dan Kersch
L'avenir de l'Aleba entre les mains de Dan Kersch
Limité pour l'heure aux invectives lancées par communiqués de presse interposés à la fin de chaque séance de négociations des nouvelles conventions collectives dans le secteur bancaire et dans celui des assurances, le conflit entre les syndicats de la Place pourrait ressortir au grand jour prochainement. En cause, l'annonce prochaine de la décision de Dan Kersch (LSAP), ministre du Travail, quant au maintien - ou non - de la représentativité sectorielle de l'Aleba.
«Le ministre vient de recevoir cette semaine le rapport final de l'ITM», indique le ministère du Travail qui précise que ce document «ne propose pas de décision au ministre», mais qu'il contient «des éléments permettant la prise de décision». Inédite, cette démarche a été initiée par un courrier envoyé mi-novembre 2020 par l'OGBL et le LCGB qui demandaient un nouveau comptage des suffrages obtenus lors des élections sociales de mars 2019.
L'Aleba y avait obtenu 49,22% des suffrages dans le secteur financier, juste sous la barre des 50% lui garantissant de fait une légitimité face aux deux autres syndicats à représentativité nationale. Si la démarche avait été entamée près de 18 mois après la tenue du scrutin dans les entreprises, elle avait été justifiée par le fait que «la situation semblait différente». Comprenez l'éclatement du front syndical de la Place suite à l'accord de principe trouvé entre Aleba et représentants patronaux quant aux grandes lignes des futures conventions collectives.
Contacté jeudi, Laurent Mertz, secrétaire général de l'Aleba, indique «ne pas avoir eu de nouvelles de la part du ministère du Travail sur ce sujet», précisant seulement que «l'ITM nous avait donné jusqu'au 15 février dernier pour répondre à des questions, ce que nous avons fait dans le délai imparti». Même absence de détail du côté de l'OGBL, Véronique Eischen indiquant «être dans l'attente de la décision du ministre» mais «confiante dans la décision qui sera prise, au vu des calculs que nous avons effectués».
Attendu «prochainement», le choix de Dan Kersch pourrait être lourd de conséquences sur le plan syndical. Car en cas de perte de sa représentativité sectorielle, l'avenir de l'Aleba s'assombrirait fortement avec un risque de disparition à plus ou moins long terme, les 10.000 adhérents ne bénéficiant plus d'un poids leur permettant la possibilité de faire signer seuls une nouvelle convention collective avec les représentants du patronat des banques - ABBL - et des assurances - ACA -.
De quoi susciter les appétits de l'OGBL et du LCGB qui domineraient alors le paysage syndical dans le principal pilier de l'économie, lui-même en pleine mutation. En cas de maintien de sa représentativité sectorielle, l'Aleba n'en sortirait pas non plus grandement renforcée, mais bénéficierait d'un sursis jusqu'en 2024, date des prochaines élections sociales...
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
