L'Autofestival pour retrouver une vitesse de croisière
L'Autofestival pour retrouver une vitesse de croisière
«On espère retrouver une normalité dans nos activités. Si on arrive à cela, on sera déjà contents.» Philippe Mersch, président de la Fédération des distributeurs automobiles et de la mobilité (Fedamo), ne multiplie pas les vœux pour la nouvelle année. Il souhaite que les concessionnaires du pays puissent bien vendre, mais aussi et surtout que les délais de livraison se réduisent.
Concernant les ventes, une première et belle occasion est donnée du 23 janvier au 4 février, avec la 59e édition de l'Autofestival, institution luxembourgeoise. Durant cette quinzaine, 80 concessionnaires et plus de 170 showrooms accueilleront les acheteurs potentiels. 26 marques sont partenaires, et une centaine de nouveautés sont à découvrir. Avec, en prime, des offres tarifaires intéressantes.
La location, l'alternative à l'achat
Pour Philippe Mersch, l'enjeu est important, pour les distributeurs mais aussi pour les personnes voulant acquérir un nouveau véhicule mais hésitant sur le type de modèle, voire sur la motorisation. «Nous ne pouvons que conseiller aux gens d'aller en concession, d'essayer un véhicule. Cela ne coûte rien.» Et cela permet surtout de comparer une voiture à moteur thermique, hybride ou électrique, de se renseigner aussi sur les primes en vigueur. Pour rappel, celle de l'Etat pour un véhicule électrique (8.000 euros) est valable jusqu'au 31 mars 2024.
Reste à savoir si, dans le contexte inflationniste, les clients seront au rendez-vous dans les concessions. Notamment pour les motorisations électriques. «Si on regarde uniquement le prix d'acquisition, cela peut effectivement être très élevé pour une partie de la population. C'est pour cela qu'il faut regarder à des alternatives, comme la location. C'est un changement de paradigme», souligne Philippe Mersch.
Les immatriculations au creux de la vague ?
Le 59e Autofestival est néanmoins attendu comme une bouffée d'oxygène, après une année 2022 plus que morose. Principale illustration: la chute des immatriculations de véhicules, neufs et d'occasion confondus. Elles ont baissé de 7,4% par rapport à 2021.
Concernant les seules voitures, les immatriculations de modèles neufs reculent de 5,1% en 2022. Il y en a eu 42.094, un chiffre au plus bas depuis dix ans. En 2019, année record, il y en avait eu 55.008. Ce résultat 2022 est toutefois nuancé par Philippe Mersch: un bon nombre de voitures commandées l'an passé n'ont pas encore pu être livrées aux clients.
On espère remonter la pente. On a beaucoup de véhicules à livrer cette année, donc c'est déjà positif.
Philippe Mersch, président de la Fedamo.
C'est, en effet, une réelle difficulté du secteur en ce moment. La pénurie de semi-conducteurs et les difficultés logistiques sont les principales raisons de l'allongement de ces délais, que le président de la Fedamo espère voir se réduire en 2023. «On espère remonter la pente. On a beaucoup de véhicules à livrer cette année, donc c'est déjà positif. Concernant les immatriculations, on espère être à un palier minimum.»
L'électrique progresse, le diesel décline
Philippe Mersch est plutôt optimiste quant à cette remontée. «Les 55.000 immatriculations de voitures neuves étaient un niveau exceptionnel qu'on ne retrouvera pas de sitôt. Mais si on se rapproche des 50.000 en 2023, tout le monde s'y retrouvera.» Manuel Ruggiu, directeur opérationnel de la société nationale de circulation automobile (SNCA), qui recense les immatriculations, tient sensiblement le même discours: «2022 devrait être l'année la plus basse. On devrait repartir sur une croissance, pour atteindre 47.000 ou 48.000 immatriculations.»
La tendance à «l'électrification» ne devrait pas s'atténuer. En 2022, 15% des immatriculations de voitures neuves étaient à motorisation 100% électrique. Si l'on y ajoute les automobiles hybrides pouvant être rechargées avec une prise, on atteint même un quart des immatriculations. Un taux qui «va encore augmenter, d'autant que la prime de l'Etat se poursuit», prédit Manuel Ruggiu, tandis que les véhicules diesel devraient continuer leur déclin.
En effet, sur l'ensemble du parc automobile luxembourgeois, s'il représente encore la plus grande part, le diesel est désormais talonné par la motorisation essence, qui pourrait le dépasser l'an prochain.
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