L'artisanat peut carburer à l'énergie verte
L'artisanat peut carburer à l'énergie verte
(pj avec Marco MENG) - Réduire de 55% les émissions CO2 du pays d'ici 2030, augmenter d'un quart la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national, améliorer l'efficacité énergétique des logements de 44%. Ces ambitions environnementales ont un revers positif : il faudra des solutions pour engager les chantiers nécessaires afin que le Luxembourg tienne ses engagements. Et ce chemin devrait booster l'artisanat.
S'il fallait encore en convaincre les acteurs du secteur, le ministre de l'Energie s'en est chargé lors de sa visite du nouveau Centre de formation de Bettembourg. Claude Turmes (Déi Gréng) ne cessant de marteler : «La transition énergétique crée des emplois». Des postes qu'il faut pourvoir en nombre et qualitativement, de l'utilité donc de miser sur l'enseignement des nouvelles pratiques, des nouvelles exigences. A l'image de ce qui avait déjà été mis en place quand le Grand-Duché avait mis en œuvre les exigences de l'UE pour les maisons basse consommation.
Comme les entreprises locales sont désormais pionnières dans la construction de tels bâtiments, Claude Turmes espère qu'il en sera demain de même, par exemple, en matière de rénovation thermique. Même souhait pour ce qui concerne l'installation des bornes de recharge pour véhicules électriques. D'ici peu, une nouvelle loi stipulera de nouvelles normes pour les futures constructions, ce qui devrait accélérer les demandes de branchements. Et donc gonfler les carnets de commandes des artisans compétents.
Une nouvelle formation donc à mettre en place pour le Centre de compétences qui a déjà mis en place quelque 6.500 formations et certifié plus de 25.000 salariés. A l'avenir, il faudra trouver les enseignements indispensables au-delà des apprentissages sur la pose des panneaux solaires ou l'installation des pompes à chaleur dernier cri.
Autant de besoins qui impliquent des savoir-faire nouveaux et des connaissances qui, selon Marc Thein, président de la Fédération du Génie Technique (FGT) doivent dépoussiérer l'image de la profession. Et de fait attirer plus de jeunes vers le secteur : «L'artisanat a un avenir. Et ici, vous pouvez activement poursuivre et mettre en œuvre la protection de l'environnement», harangue-t-il pour recruter davantage de candidats.
Un effort profitable
Cette modernité et ce souci environnemental, on les retrouve dans le bâtiment lui-même. Construit avec des bois locaux, le site vient tout juste de mettre en service un système solaire sur son toit. De quoi produire vertueusement avec ces 496 panneaux photovoltaïques l'énergie nécessaire aux besoins électriques de 150 habitants. Et le directeur du Centre, Marc Ant, d'ajouter : «La construction du bâtiment en bois a dégagé 14 tonnes de CO2. S'il avait été fait de béton, son bilan carbone aurait été de 208 tonnes. Dans le cas de l'acier, cela aurait monté à 430 tonnes. »
Une modernité qui aura été permise grâce à l'engagement des entreprises artisanales. Celles-ci cotisant à hauteur de 0,5% de leur masse salariale pour soutenir l'équipement et les formations mises en place.
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