L'armée reprend les commandes de LUXEOSys
L'armée reprend les commandes de LUXEOSys
Finalement, il se peut que LUXEOSys ne coûte pas si cher. Enfin, moins que les dernières estimations avancées par le ministre de la Défense. En mai dernier, François Bausch (Déi Gréng) pronostiquait une facture de l'ordre de 309 millions d'euros, la note finale pourrait finalement graviter autour des 274 millions. Le responsable politique du projet vient d'en informer, lundi, la commission du contrôle de l'exécution budgétaire.
Certes, le montant final reste encore bien loin de ce que le ministre Etienne Schneider (LSAP) avait avancé alors qu'il mettait le premier satellite luxembourgeois sur la rampe de lancement. En 2018, il n'était question «que» de 170 millions d'euros. «Reste que cette diminution n'est pas une mauvaise nouvelle», sourit mi-figue, mi-raisin Diane Adehm, présidente de ladite commission et parlementaire CSV.
Si le budget pourrait ne plus être autant astronomique que craint, c'est que le ministère de la Défense commence à avoir les retours des premiers appels d'offres lancés. Et les entreprises répondant au cahier des charges s'avèrent moins gourmandes que le scénario envisagé. Les coûts de l'operating center ou du date center (confiés à des exploitants privés) semblent ainsi plutôt favorables aux finances publiques.
Mais, lundi, les députés ont aussi découvert que l'exploitation même du fonctionnement du satellite devrait retomber entre les mains de l'armée luxembourgeoise. Chose jusqu'alors inenvisageable, faute des compétences nécessaires en interne, selon François Bausch. En 2020 encore, il justifiait ainsi le choix de laisser le privé gérer le quotidien de l'engin faisant de l'observation de la Terre sa mission exclusive.
Mais, finalement, l'armée a pu recruter un volant d'officiers performants autant dans les domaines du juridique spatial que de technologies. Des Néerlandais, Belges et quelques nationaux aussi. Résultat, une équipe de neuf spécialistes en uniforme a été constituée autour de LUXEOSys. Les sociétés mettraient en place le système d'exploitation des images saisies en orbite, mais les soldats donneraient les ordres de quoi regarder et vers qui adresser les clichés.
Pour qui les clichés ?
«Le ministre de la Défense nous a assurés qu'il n'était toujours pas prévu de vendre ces images pour le privé. Leur but sera militaire ou humanitaire, point», indique Diane Adehm. Ainsi, les principaux destinataires des vues prises par le satellite luxembourgeois resteraient des institutions comme l'Union européenne, les Nations Unies ou encore l'OTAN.
D'ailleurs, François Bausch a bien insisté qu'une partie de la facture du satellite entrerait dans la ''dotation'' que doit le Grand-Duché à l'organisation du Traité de l'Atlantique Nord. A l'exemple de ce qui avait déjà été fait à l'occasion de l'achat d'un avion de transport militaire A400M. Il s'agissait alors d'un investissement (conjoint avec la Belgique) de près de 197 millions d'euros.
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