L'Aleba aussi plaide pour deux jours de télétravail par semaine
L'Aleba aussi plaide pour deux jours de télétravail par semaine
Alors que l'OGBL et le LCGB s'apprêtent à rencontrer jeudi matin les députés de la sous-commission «Télétravail» de la Chambre pour discuter des différents aspects liés au travail à distance, l'Aleba ne manque pas de faire entendre sa voix sur le sujet. Dans un communiqué, le syndicat majoritaire de la Place financière s'aligne avec la position de l'Union des entreprises luxembourgeoises, et se positionne en faveur de deux jours de télétravail par semaine pour tous les travailleurs.
«Les salariés sont perdus», note l'organisation syndicale. Sur le terrain, nombreux sont les délégués qui constatent un flou se constituer dans les différents esprits, malgré un encadrement interne et des communications multiples sur le sujet. Ainsi, certains employés ne sont pas conscients que les jours de formation ou de déplacement en dehors des frontières luxembourgeoises entrent dans le quota de télétravail.
«Comment ne pas se tromper quand les accords sont différents pour chaque pays voisin?», dénonce l'Aleba, qui plaide pour une simplification et une uniformisation des règles, «dans l'attente et l'espoir d'une proposition de la Commission européenne», sur le sujet. À titre d'exemple, le syndicat cite l'absence de proratisation du compteur de jours de télétravail pour le temps partiel, à part pour les salariés allemands. Les travailleurs frontaliers belges, eux, sont les seuls à voir leurs jours de télétravail décomptés lorsqu'ils sont d'astreinte, même sans être sollicités.
Une solution à plusieurs problèmes
Entre les temps de trajets records pour se rendre sur son lieu de travail et les différentes études qui soulignent que les salariés privilégient leur qualité de vie à leur salaire, l'Aleba estime que le télétravail est devenu un enjeu social. À ces facteurs particulièrement tangibles au quotidien, se rajoute la menace d'une délocalisation des emplois, jugée «plus facile que d'obtenir des accords bilatéraux ou européen», par l'organisation.
Le syndicat souligne par ailleurs les enjeux environnementaux qui se cachent également derrière le télétravail. Moins de trajets, c'est aussi moins d'émissions de gaz à effet de serre, un effort non négligeable alors que les phénomènes météorologiques extrêmes se multiplient. Une réduction de l'empreinte carbone qui peut aussi être effectuée grâce à l'utilisation des transports en commun, mais ces derniers doivent encore faire l'objet «d'améliorations visibles», selon l'Aleba.
«L'offre du secteur de l'immobilier luxembourgeois ne permettra pas de réduire le temps de trajet domicile-travail», indique également l'organisation syndicale, qui rappelle que le prix de l'immobilier limite l'accès à la propriété d'un bon nombre de travailleurs.
Pensez-vous que les salariés résidents ou frontaliers, en triplant leurs temps de trajet, peuvent encore se permettre de flâner dans les boutiques ou restaurants à midi ou en soirée?
Aleba
Souvent avancé par les restaurateurs, l'argument de la perte de recettes engendrée par le télétravail est balayé d'un revers de la main par le syndicat. «Pensez-vous que les salariés résidents ou frontaliers, en triplant leurs temps de trajet, peuvent encore se permettre de flâner dans les boutiques ou restaurants à midi ou en soirée?», interroge l'Aleba.
Enfin, le syndicat estime que l'accord de deux jours de télétravail par semaine pour tous les salariés répond à des enjeux de souveraineté. Alors que plusieurs crises ont récemment démontré l'importance de la relocalisation des productions au Luxembourg et en Europe, l'extension du travail à domicile permettrait de pérenniser certaines activités, selon l'organisation. Au final, l'extension du télétravail «tout le monde en sera gagnant», conclut l'Aleba.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
