L'agrivoltaïque bientôt au Luxembourg
L'agrivoltaïque bientôt au Luxembourg
Nous vous le disions déjà au début du mois, bien que l'objectif global de réduction des émissions de CO₂ ait été atteint pour l'année 2021, un examen plus approfondi de la répartition sectorielle de la charge jette une ombre sur les perspectives ensoleillées de la neutralité climatique souhaitée d'ici 2050 au Luxembourg.
Pour cela, le gouvernement mise plus que jamais sur les énergies renouvelables. Et notamment les panneaux photovoltaïques. Après l'annonce de la première station hydrogène du pays en septembre dernier, le ministre de l'Energie Claude Turmes (déi Gréng) a présenté ce jeudi l'attrait que représentent les panneaux solaires dans le domaine agricole.
Par définition, l'agrivoltaïque se caractérise par un système étagé de panneaux photovoltaïques sur un espace de production agricole. La coexistence de panneaux solaires et de cultures implique alors un partage de la lumière, tout en favorisant également le développement de la biodiversité. Plusieurs cultures peuvent bénéficier de ce procédé, par exemple la production de fruits, mais aussi certains élevages (volaille, ovins, etc.). Né au début des années 1980, le concept a été massivement mis en œuvre au Japon à partir de 2004 et se développe depuis lors en Asie et en Europe.
Rendre les agriculteurs acteurs de la transition énergétique
Le ministre de l'Énergie, Claude Turmes, a d'ailleurs tenu à souligner lors de la conférence de presse que «l'énergie solaire joue un rôle central dans la transition énergétique au Luxembourg». Une initiative qui permettra donc aux agriculteurs qui répondront à cet appel d'offres de devenir précurseurs en la matière et d'être «des acteurs à part entière dans cette transition vers une production d’énergie propre et produite localement».
Une nécessité plus que jamais d'actualité, qui permettrait de renforcer l'indépendance du Grand-Duché «par rapport aux pays exportateurs d’énergies fossiles». D'autant plus que le pays a jusqu'ici déjà lancé quatre appels d'offres pour la promotion de grands projets photovoltaïques depuis 2018, quoiqu'essentiellement sur des bâtiments.
Un premier workshop organisé en janvier 2022
La mise en place de panneaux dans le domaine agricole répond d'ailleurs à «une certaine demande pour la réalisation de centrale au sol» dans le secteur.
Raison pour laquelle un workshop a été instauré en janvier dernier, impliquant tous les acteurs intéressés et les ONG concernées. Une consultation qui a permis une analyse des différents avis et recommandations émises pour les uns et les autres, mais surtout d'élaborer un cahier des charges et une boite à outils à destination des personnes désireuses de tenter l'aventure.
La ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, Joëlle Welfring (déi Gréng), a pour sa part précisé lors de la conférence que «ce projet-pilote vise à démontrer à quel point des synergies et intérêts peuvent être trouvés entre le développement de l’énergie renouvelable, la protection de la nature et la pratique agricole au Luxembourg.»
Selon elle, il est d'autant plus «intéressant», puisque «tous les projets seront soumis à un suivi écologique, et plus particulièrement de la flore. Je suis curieuse et impatiente de lire attentivement les résultats». La révision du plan national concernant la protection de la nature est justement en phase de consultation publique pour intégrer ces nouveautés à venir.
Un dépôt d'offres possible jusqu'en août 2023
Enfin, le ministre Claude Haagen (LSAP) a profité de la conférence pour rappeler que les terres agricoles qui seront sélectionnées «devront rester primordialement vouées à la production durable de denrées alimentaires, et continueront donc à être éligibles aux aides à la surface prévues dans le cadre de la politique agricole commune».
Raison pour laquelle une collaboration étroite est souhaitée avec des agriculteurs actifs possédant déjà des installations photovoltaïques sur leurs bâtiments. Les surfaces éligibles concernent les prairies pauvres en espèces, en terres arables, et les terres destinées aux cultures spéciales (espaces fruitiers et maraichers, vignobles, etc.). Les dépôts d'offres seront permis jusqu'en août 2023.
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