L'activité des taxis proche du néant
L'activité des taxis proche du néant
Les taxis circulent, pour l'instant du moins. «Jusqu'à ce jour, nous n'avons pas eu de consignes particulières, explique Joëlle Lelong de la Fédération des taxis, mais l'on peut s'attendre à une communication du haut commissariat à la protection nationale.» Au-delà d'une hypothétique interdiction de circulation, le pays pourrait prendre une mesure à l'instar de celle évoquée en France, où le président Macron n'écarte pas la possibilité de mobiliser les taxis pour transporter les personnels soignants.
Aujourd'hui déjà, au Luxembourg, l'activité principale des taxis tourne autour de la santé. «Il faut amener les clients à l'hôpital, ou aller les chercher, explique Olivier Gallé, le PDG de Colux. «Avec le coronavirus, des patients continuent d'aller en dialyse ou en chimiothérapie, et ils ne peuvent pas se passer de nos services», rappelle-t-il.
Au niveau du business, depuis février, on sent que l'activité est en chute libre
Pourtant, son entreprise, une des plus grandes du secteur avec 84 chauffeurs, tourne déjà au ralenti. «Nous faisons très peu de courses, l'activité est quasiment nulle», assure le patron. «Au niveau du business, depuis février, on sent que l'activité est en chute libre. Il aurait fallu tout fermer plus tôt», juge-t-il. «De toute façon, notre conseil, pour ceux qui le peuvent, c'est de rester à la maison!»
Propreté avant tout
Pour les clients potentiels, Olivier Gallé se veut rassurant. Car au niveau de l'hygiène, les chauffeurs ont reçu les recommandations qui sont celles du gouvernement: se laver les mains régulièrement et se tenir à distance raisonnable des clients. Leur voiture est évidemment régulièrement désinfectée et, comme en temps normal, elle passe par la case nettoyage tous les jours. Les chauffeurs ne portent pas de masques, «on leur en distribuerait bien, mais il n'y en a pas de disponible. Ils doivent aérer, nettoyer et avoir conscience que le taxi est un endroit vulnérable, comme peuvent l'être les transports en commun», estime le dirigeant de Colux.
La crainte se fait d'ailleurs sentir chez les clients. «Les chauffeurs nettoient le terminal de paiement avec des lingettes, mais certains ont tellement peur qu'ils donnent même le code de leur carte parce qu'ils ne veulent pas toucher la machine», raconte Joëlle Lelong.
