Kox veut dépoussiérer la loi sur les loyers
Kox veut dépoussiérer la loi sur les loyers
Il sait qu'il avance en terrain miné. Alors Henri Kox prévient : «Ce n'est pas une révolution que je propose, mais une application plus claire de l'ancienne loi sur le bail à loyer». Pas simple pourtant pour le ministre du Logement de bousculer une réglementation vieille de 65 ans et dont les imperfections font le bonheur de certains propriétaires. Il y a un flou quand on dit que le plafond des loyers doit correspondre à 5% du capital investi (loi de 2006). C'est quoi ce capital?»
Prix d'achat versé à l'achat? Prix du marché, spéculation comprise? Dépenses de rénovation et d'aménagement à inclure? Bref, l'interprétation diffère et cela «pas forcément à l'avantage du locataire», estime le ministre. «C'est pourtant bien déjà de se voir garantir une rentabilité de 5%, ce n'est pas le livret d'épargne qui rapporte autant actuellement! Mais certains en veulent plus.» Aussi, avant les vacances d'été, il entend soumettre au vote des députés un projet de loi faisant toute la lumière sur les éventuelles zones d'ombre. La commission Logement s'est d'ailleurs déjà penchée sur ce toilettage.
Selon le successeur de Sam Tanson, l'avantage du nouveau texte sera d'apporter de la transparence. Mais au-delà, le ministre y voit un gage de solidarité. «Dans ce pays, la part consacrée au logement devient insupportable pour de nombreux ménages. Au-delà de 40% du revenu disponible parfois. Et le phénomène est plus accentué encore pour les moins fortunés, ce qui est une injustice totale. Si, en plus, les propriétaires fixent des loyers encore plus excessifs, notre modèle de société n'est plus durable.»
Un récent jugement a d'ailleurs prouvé qu'il était temps de dépoussiérer la loi sur le loyer. Un locataire du Limpertsberg estimant une demande d'augmentation de son propriétaire excessive au regard des textes souhaitait faire baisser son loyer de... 40%! En effet, le montant de la hausse de la mensualité exigée semblait calculé sur la valeur marchande du bien loué et non son prix d'achat. Une interprétation que les magistrats n'ont pas réussi à valider ou invalider. De quoi laisser les deux parties sur leur faim, et pousser Kox à s'attaquer à cette notion de "capital investi".
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