Jour J pour la décision des élus de Bissen sur Google
Jour J pour la décision des élus de Bissen sur Google
Laissé quelque peu en jachère ces derniers mois en raison de la crise du covid-19, le projet d'implantation d'un datacenter de Google à Bissen est en passe d'entrer dans le vif du sujet. Enfin, serait-on tenté de dire. Nouvel épisode dans une saga initiée en décembre 2016: le conseil communal de la petite localité de 3.200 habitants s'apprête à se prononcer sur l'installation du géant américain sur son territoire. En jeu: la délivrance du permis de bâtir.
«Ce sera le jeudi 22 octobre à 17 heures», annonce fièrement le bourgmestre David Viaggi (Är Leit). «Et même si, en raison des restrictions sanitaires, nous ne pourrons pas accueillir 400 personnes, je ferai le maximum pour que chacun ait accès aux débats, notamment par le biais d'un livestream», ajoute l'élu local. Ce vote à l'échelon communal devait à l'origine avoir lieu au printemps. Mais la crise sanitaire est passée par là, et «les six mois écoulés ont permis à Google d'approfondir les discussions et d'apporter des réponses supplémentaires aux préoccupations locales», raconte celui qui a été promu bourgmestre en octobre 2019.
Alors que la problématique de la consommation en eau de la future infrastructure reste toujours entourée de mystère, c'est sur d'autres points que l'assemblée locale sera amenée à se prononcer la semaine prochaine. La délibération portera en effet sur la modification du Plan d'aménagement particulier (PAP) engendrée par l'éventuelle construction du datacenter. Ce «volet urbanistique». «Pour nous, il s'agira d'approuver ou non la hauteur des bâtiments, le bruit produit, la circulation dans les rues avoisinantes et d'autres détails issus directement des plans dessinés par Google», précise David Viaggi.
Qualifiée d'«un des points majeurs» par le bourgmestre, la question du bruit généré par ce futur datacenter a fait l'objet d'une étude initiée par London Bridge, l'opérateur de Google, à l'aide de capteurs disséminés dans les jardins des citoyens. «Très fouillée, complète et détaillée», celle-ci sera présentée en primeur aux conseillers communaux avant le 22 octobre. De son côté, «Google ne nourrit pas de crainte sur ce point, certain de rester dans les limites des nuisances maximales autorisées», ajoute l'édile communal.
N'oublions pas par ailleurs qu'au-delà de ces questions intégrant la sphère de compétence communale, demeurent les «grands enjeux» nationaux comme la consommation d'électricité ou la quantité d'eau nécessaire au refroidissement du datacenter high-tech. Ces derniers quant à eux «relèvent de la compétence du gouvernement national», explique David Viaggi. «C'est pas moi qui ai le droit de décider si on peut ou non pomper de l'eau de l'Alzette», poursuit-il. «Par contre, je dois donner mon accord pour livrer de l'eau potable à l'infrastructure, et là, je suis contre. Nous verrons si nous obtiendrons davantage de détails sur ce point d'ici au 22.»
Rappelons qu'un groupe de citoyens de Bissen s'était opposé au projet Google fin 2019, craignant que le géant de l'internet ne dissimule des détails critiques sur l'impact du projet. Plus de 150 objections avaient ainsi été déposées avant la date limite de janvier, avec comme principale argumentation «le manque de transparence» du projet.
«Transparence est un bien gros mot», embraye le bourgmestre de Bissen, car «le but était de valider le projet avec des recommandations à soumettre à Google, et d'avancer en fonction de la réalisation de ces recommandations». Et David Viaggi d'ajouter: «il faut bien avouer que notre appareil législatif n'est pas bien adapté à un projet de cette envergure.»
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