«Jean Monnet» : Asselborn espère un accord avant mi-février
«Jean Monnet» : Asselborn espère un accord avant mi-février
PAR DOMINIQUE NAUROY
Le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, en négociation avec la Commission européenne dans le cadre notamment du déménagement du bâtiment « Jean Monnet », se dit optimiste pour qu'une solution soit établie afin de reloger les quelque 1.600 personnes actuellement employées dans ce bâtiment en fin de vie.
Le « Jean Monnet » doit être abandonné aussi rapidement que possible : c'est ce que déclarait début juillet 2014 M. Asselborn. Plus de six mois plus tard, rien n'est définitivement acquis, même si le ministre multiplie les réunions avec la commissaire en charge du dossier, Krystalina Georgieva : « Je l'ai vue à quatre reprises depuis novembre, dont la dernière lundi, au Conseil Affaires étrangères de l'UE », explique-t-il ce mercredi à wort.lu.
« On avance, mais rien n'est encore fait », tempère le chef de la diplomatie luxembourgeoise : « Nous nous sommes fixés jusqu'à la mi-février pour établir une solution. C'est une échéance face à laquelle je me sens optimiste. »
Si l'hypothèse de la Cloche d'Or pour faire la transition avant l'édification du « Jean Monnet 2 » tient plus que jamais la corde, « on ne peut pas dire, alors que l'accord n'est pas encore ficelé, que l'intégralité des personnes employées au sein du Jean Monnet viendront à la Cloche d'Or », nuance M. Asselborn.
Le quartier dispose cependant de locaux actuellement vides, au premier rang desquels l'ancien immeuble de PriceWaterhouseCoopers, à l'angle de la rue Guillaume Kroll et de la route d'Esch. De quoi résoudre le casse-tête consistant à reloger quelque 1.600 personnes qui travaillent actuellement dans le bâtiment « Jean Monnet » de la Commission européenne, situé au Kirchberg entre le Parlement européen et la Cour de justice de l'UE. Parmi eux, une majorité de traducteurs.
Outre l'ancien bâtiment de PwC, deux autres bâtiments seraient retenus, à proximité de ce dernier. La solution apparaît d'autant plus cohérente qu'à la Cloche d'Or, la Commission est déjà bien implantée, dans trois bâtiments («HITEC», «Euroforum» et surtout «Drosbach», édifié en bordure de l'A6). Certaines personnes travaillant au « Jean Monnet » viendraient rejoindre leurs collègues déjà établis dans les barres du « Drosbach ».
Le « Jean Monnet », érigé en 1974, est, lui, en fin de vie. En février 2014 déjà, la Commission reconnaissait « une accumulation de défaillances au niveau du bâtiment » : dégâts des eaux, problèmes électriques, pannes d'ascenseurs. Plus grave : quatre cas de maladie professionnelle pour cause d'amiante ont été identifiés depuis le début de l'été. Il s'agit, selon la Commission, de cas spécifiques dans la mesure où ce sont des profils de techniciens qui étaient en contact avec l'amiante au cours de leur vie professionnelle.
Plusieurs raisons expliquent le retard pris depuis juillet, alors que le déménagement devait avoir commencé au 31 décembre. L'automne a ainsi vu s'installer la nouvelle Commission Juncker. Mais surtout, insiste M. Asselborn, « l'accord ne porte pas que sur les bâtiments Jean Monnet et Jean Monnet 2 mais aussi sur l'avenir du siège à Luxembourg. Nous avons donc à cœur de bien défendre nos intérêts ».
Le déménagement ne se fera pas en jour : à compter de la date de l'accord, quand ce dernier sera officialisé, puis validé par le Conseil de gouvernement au Luxembourg et par les autorités financières de la Commission, quatre mois au moins seront nécessaires pour une installation dans ces locaux provisoires, en attendant 2019, date prévue pour l'achèvement d’une première phase du « Jean Monnet 2 ».
S’il semble acté que l’année 2015 verra bel et bien ce déménagement se profiler, les six salles de conférences du « Jean Monnet » devraient, elles, continuer à être réquisitionnées jusqu’au 31 décembre de cette année.
