Investissements et emplois à l'abri de la crise
Investissements et emplois à l'abri de la crise
Si certaines perspectives économiques restent sombres, comme la diminution attendue du PIB de l'ordre de 6%, tout n'est pas si noir dans le ciel luxembourgeois. Ainsi, les derniers chiffres du chômage n'étaient-ils pas aussi catastrophiques que craints. Et voilà maintenant la Chambre de commerce qui vient apporter sa touche dans l'éclaircie entrevue. Ainsi, vendredi, a-t-elle publié son baromètre de l’économie dont il ressort, notamment, que «les dirigeants conservent dans leur ensemble une certaine confiance dans l’avenir de leur entreprise et de l’économie nationale».
Certes, 70% des chefs d'entreprise reconnaissent que la crise traversée aura un impact négatif sur leur chiffre d'affaires annuel - de l'ordre de -29% - mais, dans le même temps, près de la moitié n'entendent pas réviser leurs projets d'investissement pour les six mois à venir. 16% envisageant même d’accroître cette dépense d'ici la fin 2020. Plutôt bon signe alors que nombre de faillites sont redoutées.
Même motif de soulagement côté emploi. Car dans l'étude, menée du 3 au 6 juin auprès de 436 entreprises de plus de six salariés, une large majorité d'employeurs ne semblent pas vouloir réduire la voilure de leurs effectifs. Seule une société interrogée sur cinq estime que ses effectifs seront inférieurs au deuxième semestre 2020 par rapport à 2019. 13% prévoient même d'avoir plus de personnels en activité d'ici décembre 2020 qu'au terme de 2019. Il est vrai qu'en prolongeant jusqu'au 31 décembre le dispositif de chômage partiel, le gouvernement a certainement pris LA mesure rassurant les patrons pour ne pas se séparer précipitamment de leurs employés.
Le baromètre de la Chambre de commerce met également en lumière l'optimisme de secteurs tels que la construction ou les services financiers, dans un contexte de besoins importants de logements et d’infrastructures dans le pays. Une réalité qui ne doit pas masquer les lourdes craintes exprimées côté Horeca. Là, «plus de la moitié des hôtels, restaurants et cafés présagent des pertes d’emplois dans leur entreprise; conséquence de la perte d’activités estimée dans le secteur du tourisme notamment».
En six mois, la Chambre de commerce note toutefois que le pourcentage d’entrepreneurs peu confiants et pas du tout confiants dans l’avenir de l’économie luxembourgeoise est passé de 11% à 21%, et celui des dirigeants très confiants de 13% à 9%. Mais quels que soient le domaine d'activité ou la taille de l'entreprise, l'ensemble des sociétés ont pu s'appuyer sur les diverses mesures d'aides et de soutiens avancées par le gouvernement. Avec un très net recours au congé pour raisons familiales, chômage partiel et annulation des avances trimestrielles pour les impôts sur le revenu. Sachant également que plus d’une entreprise sur cinq a reçu des aides directes non remboursables.
A évoquer la relance, les sociétés intégrées dans l'étude affichent de grandes attentes, «demandant des mesures fortes». Pour 37% des sondés, la baisse de la fiscalité et des cotisations sociales sont les deux priorités absolues. Les mesures incitatives à la consommation des ménages (comme la baisse de la TVA) sont plébiscitées par le secteur de l’Horeca et du commerce, mais aussi de l’industrie, de la construction et des services hors finance. 43% des entreprises industrielles font, elles, du soutien aux investissements privés une priorité absolue.
Rejoignant là le propos du vice-Premier ministre François Bausch (Déi Gréng), la Chambre de commerce préconise elle aussi des investissements publics d’envergure (logement, infrastructures de transport, transition énergétique, …), de nouveaux dispositifs en faveur de la transformation digitale des services publics et une montée en puissance de la politique de recherche et développement.
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