Interdire les battues «serait un grand pas pour le Luxembourg»
Interdire les battues «serait un grand pas pour le Luxembourg»
«Ce serait un grand pas pour le Luxembourg, toute l'Europe et même le monde si nous pouvions atteindre notre objectif et si vous preniez la bonne décision» a conclu Daniel Frères, venu défendre vendredi après-midi la pétition 1156 face aux députés et à la ministre de l'Environnement, Carole Dieschbourg.
Alors même que le gouvernement organisait sa seconde battue géante dans le sud-ouest du pays, en vue de dépeupler tous les sangliers de la zone blanche créée pour se prémunir de la peste porcine africaine.
Fort d'un vrai soutien populaire, comme l'attestent les 6.562 signatures collectées, l'initiateur de la pétition, Mike Clemens, a essayé de convaincre les parlementaires de la cruauté des battues, contraires aux principes de la protection des animaux. Son but étant d'interdire dorénavant les battues au Luxembourg, via une loi. Si c'est déjà le cas dans le canton de Genève, aucun pays européen n'a osé franchir le pas jusqu'ici.
Serait-il possible de tuer suffisamment de sangliers si on interdit les battues?
Le débat public, courtois, a duré un peu moins d'une heure et était ponctué, tout au plus, de quelques déclarations chargées d'émotion. Notamment lorsque Daniel Frères, président de l'association de protection des animaux Give us a voice, a expliqué que lors d'une battue, «plus de 60% des animaux ne sont pas tués sur le coup mais se traînent sur des kilomètres avant de mourir. Il y a d'autres méthodes qu'une battue où on torture inutilement les animaux».
Quelles alternatives ?
À la question de Martine Hansen (CSV), de savoir sur quelle source repose ce chiffre, Daniel Frères répond que parmi les pétitionnaires se trouvent «deux professeurs de l'Université, deux biologistes qui sont aussi chasseurs. Ils me l'ont confirmé». «Serait-il possible de tuer suffisamment de sangliers s'il on interdit les battues?», interroge la présidente de la fraction du CSV l'assemblée. Elle n'aura jamais de réponse.
La pétitionnaire Sabrina Martin retient que le Luxembourg est «pionnier en matière de loi sur la protection animale avec son texte de 2018». Mais «il faut se poser les bonnes questions. Cette méthode de chasse qui consiste à acculer les animaux dans une course effrénée et vers une mort certaine, en veut-on encore dans notre pays? C'est dans le travail de réflexion et d'analyse qu'il faut évoluer pour savoir s'il existe des alternatives».
Fait est que face à une surpopulation de sangliers «l'homme doit intervenir pour réguler mais il faut une chasse appropriée», pose François Benoy (déi gréng) sans oublier que son parti est critique à l'égard des battues. Franz Fayot (LSAP), demande si une chasse à la poussée silencieuse ne serait pas la bonne alternative. Une méthode moins intrusive. Carole Dieschbourg «donne raison» aux pétitionnaires sur le fait qu'il s'agit bien d'une méthode contestable.
