«Inscrire le féminicide dans le code pénal»
«Inscrire le féminicide dans le code pénal»
En l'espace de trois semaines, deux femmes résidant au Luxembourg ont trouvé la mort dans des circonstances atroces. Le 19 septembre dernier, le corps de Diana Santos, une quadragénaire d'origine portugaise, a été retrouvé démembré à Mont-Saint-Martin, à la frontière française. L'affaire fait grand bruit depuis.
Pas plus tard que ce mardi, le Parquet annonçait qu'une femme de 20 ans avait été tuée lundi soir dans la capitale par son compagnon de 25 ans. Ce dernier l'a attaquée avec un marteau et l'a mortellement blessée, devant les yeux de leur nourrisson de cinq mois. L'auteur présumé des faits a été arrêté et présenté à un juge d'instruction quelques heures après le drame.
Ces deux morts violentes ont choqué, comme beaucoup d'autres, les membres de déi Lénk. «Nous parlons ici de faits d'une violence inouïe et bouleversante, qui s'inscrivent bien dans la logique de la violence structurelle et patriarcale qui tous les jours prend les femmes d'assaut», souligne le parti dans un communiqué.
«Créer un cadre légal adapté»
Le parti de gauche revendique notamment «l'inscription du féminicide dans le code pénal». À l'heure actuelle, le féminicide - c'est-à-dire l'assassinat d'une femme parce qu'elle est une femme - est toujours aux abonnés absents dans le code qui régit le droit pénal au Luxembourg. Les actes de violence commis à l'égard des femmes et des filles sont pourtant «parmi les crimes les plus répandus mondialement».
Pour déi Lénk, «ne pas nommer ces violences a pour conséquence une immense difficulté dans la compréhension, la prévention et la punition de ces actes». Le parti d'opposition estime qu'il est primordial de créer «un cadre légal adapté qui permette la pénalisation de toutes les formes d'infractions liées au sexisme», afin d'avancer dans la lutte «contre une société inégalitaire et violente vis-à-vis des femmes, des personnes trans et des personnes non binaires».
Appel à agir
Le parti réclame aussi que le Luxembourg soit présent au sein de l'Observatoire européen du féminicide et l'application «pleine et entière» de la convention d'Istanbul sur la prévention et la lutte contre les violences à l'égard des femmes. «Honteusement, le gouvernement luxembourgeois peine à faire ces pas».
Le parti appelle donc le gouvernement à réagir. «Sans des mesures concrètes et pénales, nous continuerons d'avoir recours à des solutions au cas par cas, sans tacler l'immensité du travail de sensibilisation, d'éducation et de prévention qu'il faudrait mettre en place».
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
