Indexation, prime énergétique et politique de saupoudrage
Indexation, prime énergétique et politique de saupoudrage
L'Aleba a réaffirmé sa position jeudi soir dans un communiqué. Dans un contexte d'inflation galopante, le syndicat bancaire attend des décisions durables pour aider efficacement les ménages à lutter contre la perte de pouvoir d'achat. Une nouvelle tranche d'indexation dès cette année est indispensable. Néanmoins, le temps est venu de réformer l'indice, du moins temporairement. L'Aleba maintient son idée de l'échelonner, c'est-à-dire de l'adapter aux différents groupes de salaires, plutôt que de reporter de nouvelles tranches.
Pendant ce temps, le secrétaire général de la fédération des Artisans, Romain Schmit, déplore sur son blog : «Nous sommes revenus au mode tripartite classique, où le gouvernement, le patronat et les syndicats négocient des tranches indiciaires et des compensations, tandis que les partis sont soucieux de ne pas se brûler les doigts politiquement, compte tenu des élections à venir».
L'index est la pire réponse que nous puissions donner dans le contexte de la crise énergétique.
Romain Schmit, fédération des Artisans
La question centrale n'est pas de savoir s'il est nécessaire et comment les tranches d'index doivent être manipulées, mais «comment protéger nos bases économiques du tsunami qui nous tombe dessus», écrit Romain Schmit, pour qui l'index est «la pire réponse» que nous puissions donner dans le contexte de la crise énergétique. «Pour les bas revenus, il ne suffit pas, pour les revenus plus élevés, l'énergie est surcompensée, l'écart salarial continue de se creuser et les entreprises sont soumises à des charges excessives», illustre-t-il.
Marge de manœuvre dans les caisses de l'État
Avec l'inflation, les recettes de l'État augmenteraient également. Le secrétaire général de l'Union des artisans est certain qu'il devrait donc y avoir une marge de manœuvre pour intervenir de manière sélective sur le plan social et judicieuse sur le plan économique par le biais d'aides énergétiques ciblées. «La politique de saupoudrage, comme l'indexation automatique et intégrale des salaires, n'a définitivement pas sa place. (...) Faire payer intégralement aux entreprises toutes les tranches d'indexation dues et les laisser à la merci de la crise énergétique n'est pas une option», souligne Schmit.
Introduire le télétravail jusqu'en avril
Le catalogue de revendications des jeunes libéraux (JDL) n'aborde pas la question de l'index, mais présente directement toute une liste de «mesures adaptées aux générations et orientées vers l'avenir pour surmonter la crise énergétique», qui doivent être discutées pendant la tripartite. Les jeunes démocrates proposent une allocation énergétique mensuelle (jusqu'à 200 euros) pour soulager les ménages à faibles revenus et les classes moyennes jusqu'à la fin de l'hiver.
Afin d'économiser l'énergie et de réduire la consommation de carburant, ils demandent l'introduction d'un droit au télétravail pour tous les travailleurs jusqu'en avril au moins. Le gouvernement est appelé à poursuivre les discussions avec les pays voisins afin de négocier une extension des jours de télétravail transfrontaliers. Les mesures prises par les autorités publiques pour réduire le chauffage et les coûts énergétiques cet hiver sont saluées, mais l'Etat et les communes devraient également essayer d'économiser l'électricité, suggère le JDL, en faisant allusion aux lumières de Noël par exemple. En outre, les bâtiments publics ne devraient être éclairés que pendant les heures de travail.
Une augmentation substantielle des primes pour les rénovations énergétiques et les installations photovoltaïques est également demandée. Les obstacles bureaucratiques à la mise en œuvre de ces mesures devraient également être réduits de manière ciblée.
En ce qui concerne les mesures d'aide, le gouvernement devrait «avant tout réaliser des investissements orientés vers l'avenir, décider d'aides ciblées pour les travailleurs à faibles revenus et les classes moyennes et venir en aide aux entreprises touchées par les prix actuels de l'énergie», conclut le JDL.
Ne pas oublier les jeunes générations en temps de crise
Les jeunes écologistes sont également intervenus via un communiqué de presse pour appeler notamment à la solidarité envers les jeunes et les générations futures. Dans le cadre des mesures d'allègement, celles-ci ne devraient pas être oubliées. Ainsi, l'indexation des bourses d'études serait importante pour garantir que le montant des aides reste raisonnable face à la hausse des prix.
Afin d'accélérer la transition énergétique, Déi jonk Gréng demande que les aides financières accordées aux entreprises soient liées à des engagements en matière de protection du climat. Le manque de main-d'œuvre qualifiée dans l'artisanat doit également être abordé de manière conséquente. Outre les goulots d'étranglement dans la production, cette pénurie constitue un obstacle majeur à la transition énergétique. Il faudrait donner aux élèves un aperçu de ces métiers dès l'école primaire afin d'éveiller leur intérêt pour une carrière dans l'artisanat.
Il s'agirait en outre d'examiner dans quelle mesure les primes pour les systèmes de chauffage respectueux du climat pourraient être rendues encore plus attractives.
D'autres revendications concernent la santé mentale. «La CNS doit enfin prendre en charge les coûts des psychothérapies», peut-on lire chez les jeunes Verts. Ils demandent également un droit au télétravail pendant deux jours par semaine dans les professions qui le permettent, afin d'assurer un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Cet article a été publié pour la première fois sur wort.lu/de
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