«Il nous faut avant tout éviter la hausse du chômage»
«Il nous faut avant tout éviter la hausse du chômage»
Si syndicats, patronat et gouvernement ne partagent pas la même analyse des discussions menées au cours de la tripartite tenue début juillet, les mêmes acteurs semblent adopter une attitude différente sur l'avenir du secteur de l'aviation. Tous soulignent, mardi, la nécessité de garantir l'avenir d'un secteur présenté comme «essentiel» au bon fonctionnement du pays, non seulement en raison de son rôle stratégique dans la connectivité du pays, mais aussi de son poids dans l'économie. Luxair, Cargolux et Luxairport représentent en effet quelque 10.000 emplois directs et indirects et l'équivalent de 5% du PIB.
Dans ce contexte, les incertitudes liées aux conséquences de la crise du covid-19 étaient au centre de toutes les attentions. Car les deux compagnies aériennes et la société dédiée à la gestion du Findel ont été fortement impactées par la mise en place du confinement. Luxair et Luxairport ont ainsi vu leur activité réduite à néant pendant plusieurs semaines, aboutissant à une baisse drastique de leurs revenus. -67% au premier semestre 2020 pour la branche airlines de Luxair contre -73% pour LuxairTours. La fermeture pure et simple du Findel pour les vols passagers a abouti à une baisse de 64% de l'activité de Luxairport, selon les données publiées ce mardi.
De son côté, Cargolux aura tiré profit des besoins en masques et autres matériels médicaux pour booster son volume transporté. En juin, par exemple, la compagnie a vu son volume transporté en hausse de 4,5% par rapport à juin 2019. Mais quels que soient la nature et le poids de la crise sur l'activité des principaux acteurs du secteur au Grand-Duché, la question de leur avenir se pose. «Les problèmes que connaît Luxair ne sont pas liés au covid, mais la crise les a accentués», résume Gilles Feith, nouveau CEO de Luxair Group. Même analyse de la part de Richard Forson, CEO de Cargolux, qui estime que le véritable défi consiste désormais à «s'interroger sur l'avenir d'un secteur extrêmement volatile».
Pour ce faire, trois groupes de travail ont été mis sur pied. Un par entreprise, tous étant chargés de faire des propositions pour garantir la pérennité de ces entités et «garantir les emplois». Un objectif clairement revendiqué par l'OGBL et le LCGB qui ne serait toutefois pas forcément synonyme de maintien des effectifs actuels. «Il faut avant tout éviter la hausse du chômage», indique François Bausch (Déi Gréng), ministre de la Mobilité, en précisant souhaiter «utiliser tous les outils à notre disposition pour cela». Comprenez les classiques mesures de préretraite ou les reclassements, mais aussi des mesures inédites.
«Nous allons devoir être créatifs», assure Michelle Cloos, secrétaire centrale OGBL en référence au jeu d'équilibriste qui s'annonce puisque les idées qui ressortiront des groupes de travail et validées par l'ensemble des partenaires sociaux devront être validées par la Commission européenne. «Le Luxembourg n'est pas une île, nous devrons justifier nos choix à Bruxelles», martèle François Bausch qui annonce que le prochain échange se tiendra le 17 septembre prochain. Le ministre souhaite présenter le plan de relance du secteur au niveau européen «fin octobre».
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