«Il ne faut jamais s'automédicamenter»
«Il ne faut jamais s'automédicamenter»
Jamais les traitements médicamenteux n’avaient autant divisé que pendant la crise sanitaire. Et avant que les polémiques n’éclatent autour de la question des vaccins, il était surtout question des médicaments pour faire face au covid-19, le plus tristement galvaudé ayant été la chloroquine.
Pourtant, le recours à tout médicament peut provoquer des effets indésirables. Raison pour laquelle des mesures sont en place pour contrôler la sécurité des malades. A commencer par la possibilité pour tout patient de faire part de la moindre suspicion d’effet indésirable aux autorités compétentes.
Pour cela, il est possible d’en référer à son médecin traitant, son pharmacien, mais aussi directement en ligne, sans intermédiaire, via un formulaire disponible sur guichet.lu. Une bonne action qui peut avoir un impact positif sur la surveillance déjà en place en matière de sécurité médicamenteuse, en agrémentant les données sur des effets déjà connus ou en permettant d'en découvrir de nouveaux.
Au Luxembourg, ces déclarations d'effets indésirables sont traitées par la division de la pharmacie et des médicaments de la direction de la Santé, en synergie avec le centre régional de pharmacovigilance de Nancy.
Les antibiotiques, toujours pas automatiques
Cette édition 2022 de la campagne de sensibilisation de l'OMS est également l’occasion pour les officines luxembourgeoises de rappeler quelques principes de base à l’approche de l’hiver. Notamment les règles d’usage pour recourir aux antibiotiques.
Stéphane Mazzoni, préparateur en pharmacie pour la pharmacie du Globe de Luxembourg-ville, tient d'ailleurs à rappeler «qu'il faut respecter d'une part les recommandations du médecin et ensuite celles du pharmacien. Certains traitements sont à prendre au moment du repas, d'autres à distance pour une meilleure efficacité». Et conseil d'importance: «il vaut mieux qu'un traitement soit pris un jour ou deux jours de plus plutôt que l'inverse, pour éviter une résistance des bactéries aux antibiotiques».
Il ne faut jamais s'automédicamenter sans l'avis d'un médecin, qu'importe si le traitement vous a déjà été administré une fois et vous a réussi.
Stéphane Mazzoni, préparateur en pharmacie
Et pour ceux qui auraient encore de quoi faire un autre traitement chez eux, Stéphane Mazzoni le martèle, «il ne faut jamais s'automédicamenter sans l'avis d'un médecin, qu'importe si le traitement vous a déjà été administré une fois et vous a réussi». En cas d'infection virale à l'image de la bronchiolite qui a fait son arrivée plus tôt cette année, le principal écueil à s'auto-administrer un traitement est tout bonnement l'inefficacité, les antibiotiques étant seulement efficaces contre les bactéries. «Dans le cas d'une prise non adaptée, non seulement cela ne marchera pas, mais en plus on risque de se créer une antibio-résistance à l'avenir.»
Autrement dit, une prise non nécessaire d'un antibiotique causerait des résistances à un traitement au moment où vous en aurez besoin, vos intestins ayant «une mémoire».
Comment trier son armoire à pharmacie
Pour ceux qui en seraient actuellement au moment de faire le tri dans leur armoire à pharmacie, sachez que la reprise de vos médicaments non utilisés ou périmés ne se fera plus systématiquement chez votre pharmacien.
Danielle Becker-Bauer, vice-présidente du syndicat des pharmaciens luxembourgeois est catégorique: «Cela n’a plus de sens que de faire ces récupérations pour les officines, surtout depuis les lois européennes en vigueur pour lutter contre la falsification des médicaments. En effet, une fois qu’un médicament a déjà vu son QR d’identification scanné, il n’existe plus dans le circuit».
Stéphane Mazzoni tempère toutefois en assurant que la pharmacie du Globe «accepte pour sa part encore ces reprises, qu'elle confie ensuite au Compteur pharmaceutique luxembourgeois (CPL)». Basé à Foetz, le grossiste-répartiteur est autorisé par le ministère de la Santé à s'occuper de la prise en charge de la distribution de produits pharmaceutiques, médicaux et d’hygiène sur l’ensemble du territoire.
Les particuliers ne sont toutefois pas autorisés à y ramener directement tout type de médicaments. Ainsi, si votre officine ne reprend plus ce dont vous souhaitez vous séparer, il est toujours possible de s'en remettre à la SuperDrecksKëscht. Toute restitution peut se faire dans toutes ses collectes, mais aussi par sa collecte mobile et bien sûr dans les centres de recyclage des communes. Pour l'année 2021, ce sont 186,9 tonnes de médicaments qui ont été collectées parmi les déchets, soit 294,5 grammes par habitant sur un an.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
