«Il n'y aura pas de Loto covid»
«Il n'y aura pas de Loto covid»
Cinq chiffres, deux étoiles (et beaucoup de chance). Qui sait, vendredi soir, Léon Losch devra-t-il sortir le portefeuille de la Loterie Nationale pour signer le plus gros chèque qu'un joueur ait empoché au Luxembourg. Le précédent record national, datant de 2013 , porte sur 65 millions d'euros. Mais le gain -historique- annoncé pour cette fin de semaine est quatre fois plus important. 202 millions d’euros à empocher!
Un jackpot historique qui ne manquera pas d'attirer du monde, comme à chaque cagnotte d'importance. «Et si la somme n’est pas remportée ce vendredi, le prochain jackpot, mardi 23 février, atteindra cette fois les 210 millions». Si le directeur de la Loterie Nationale joue ainsi les rabatteurs, c'est qu'il importe que la structure mise en place depuis 1945 débute bien l'année. Le covid ayant malmené la Loterie comme jamais, il est temps de revoir les paris affluer.
Avec environ 107 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020, la Loterie Nationale aura vécu une «année inédite», temporise le directeur. Douze mois dont le premier aléa a été le lockdown de mars («avec tous nos points de vente à l'arrêt») et le dernier l'interdiction faite aux activités non essentielles d'ouvrir entre le 26 décembre et le 10 janvier dernier. «C'était surprenant, les gens pouvaient venir en station-service faire leur plein, dans les bureaux de tabac prendre le journal, mais ils ne pouvaient pas acheter les grilles de jeux qu'ils apercevaient toujours derrière le comptoir...»
Au final, les comptes 2020 s'en sortent avec une activité en recul de seulement -3,7%. Les joueurs ayant pu reporter leur mise vers le site en ligne (+60% de chiffres d'affaires en un an), «mais il n'empêche que notre activité, c'est beaucoup d'achats compulsifs. Je vois, je joue».
Reste que c'est encore sans doute via son activité digitale que la Loterie réussira à échapper au marasme. «Pour cette année, il n'est pas prévu de lancer de nouveaux jeux. Il n'y aura, par exemple, pas un Loto spécial covid. Organiser ce type de tirage unique dans le calendrier, à notre échec, serait difficile à organiser», note Léon Losch. Et ce n'est pas par absence de philanthropie que la Loterie se refuse à pareille opération. En effet, l'ensemble de ses bénéfices servent à alimenter l'Oeuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte qui, elle, soutient des projets aussi bien dans la santé que dans le social. En 75 ans, pas loin de 400 millions d'euros ont ainsi été transférés vers l'action caritative.
Les paris sportifs ont la cote
Si les mises en ligne se sont accrues (+23% de nouveaux joueurs inscrits), la Loterie luxembourgeoise a aussi constaté que les paris sportifs n'avaient pas connu de baisse. Au contraire, alors que la plupart des compétitions et autres championnats ont été annulés, les joueurs se sont mobilisés à chaque occasion de parier. Une reprise de championnat, et les mises redémarraient de plus belle. «Sachant que pour le tiercé, il y avait toujours une course ici ou là pour attirer les pronostiqueurs», indique le directeur qui, au final, à vu la colonne 'Paris sportifs/hippiques' gonfler de 6%.
Une tendance satisfaisante certes, mais qui ne pèse guère en fait dans les résultats. «On parle là d'un secteur qui représente à peine 1,6 million d'euros.» Allons, en ces périodes délicates, il faut savoir se contenter de chaque bonne nouvelle.
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