Henri Kox assume la fin du gel des loyers
Henri Kox assume la fin du gel des loyers
Une demande signée de l'OGBL mercredi, une motion de Déi Lénk jeudi. A l'approche de la date butoir du 30 juin, la question de la prolongation du gel des loyers a refait surface. Mais aux yeux du ministre du Logement «ce qui n'était qu'une mesure de crise temporaire doit le rester.», et Henri Kox de confirmer : «A compter du 1er juillet, les bailleurs retrouveront toute liberté pour réajuster, s'ils le veulent, ce qu'ils demandent à leurs occupants».
Le ministre écologiste a conscience que ce choix va faire grincer des dents. Et cela plutôt parmi les 28% de la population qui louent la chambre, l'appartement ou la maison où ils vivent. «Mais je crois aussi que prolonger encore ce gel des loyers (qui a déjà été allongé de six mois) serait une fausse bonne idée.» Faire durer dans le temps ce dispositif pourrait avoir comme effet une explosion des tarifs sitôt la libéralisation des loyers accordée.
«Je le redoute d'autant plus que si nous avions allongé la durée du blocage de quelques mois, cette flambée des loyers aurait pu arriver en plein hiver, avec des conséquences sociales bien plus graves sans doute.» D'où cette fin assumée de la mesure pour ce 1er juillet 2021. Dans son argumentaire, Henri Kox rappelle aussi que le gel (qui dure depuis mai 2020 maintenant) n'a pas bénéficié à l'ensemble des locataires. N'ont été concernés que les loyers signés avant le début de la crise covid, «les nouveaux contrats ont pu être augmentés comme si de rien n'était».
Avec d'ailleurs cette autre crainte du ministère du Logement si le gel des loyers avait dû s'imposer dans la durée : «Certains bailleurs auraient évoqué des travaux ou des remises en état pour chasser leurs occupants, et récupérer leurs biens, ce qui aurait encore accentué un peu plus la crise du logement que nous subissons.»
Maintenant que le choix est acté, Henry Kox entend toutefois veiller à ce que la situation des locataires n'empire pas, «notamment sur le poids du loyer par rapport à leur revenu disponible». Certes le Luxembourg retrouve son activité, certes le chômage continue de régresser, mais «il y aura toujours des écueils à passer pour les plus fragiles de notre société».
D'où ce rappel que, pour aider les locataires les moins fortunés, le gouvernement a revu à la hausse l'octroi des subventions de loyer. «Mais la mesure reste encore trop peu utilisée alors que c'est un soutien non négligeable», regrette le ministre. Une prochaine campagne de communication devrait venir rappeler tous les avantages liés à ce coup de pouce.
Dans les mois à venir, le ministre espère que des avancées auront été votées concernant la refonte du bail à loyer, et cela au profit des classes sociales les plus en difficulté. Le Conseil d'Etat vient de remettre son avis sur le texte proposé par le gouvernement, la discussion reprendra à la rentrée. «Avec un texte voté avant l'hiver.»
Il sera notamment question d'en finir avec les abus constatés dans la location des ''chambres à café'', ces meublés proposés à des tarifs bien trop élevés pour la population accueillie et les conditions de vie offertes. «Donc au final, l'argumentaire du ministre Kox antisocial, ne tient guère», conclut l'intéressé.
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