Gramegna candidat pour diriger l'Eurogroupe
Gramegna candidat pour diriger l'Eurogroupe
(ASdN avec Diego Velazquez) - La course à la présidence de l'Eurogroupe a officiellement commencé. Mercredi, la ministre espagnole de l'Economie Nadia Calviño annonçait se porter candidate pour succéder à Mario Centeno à la tête de l'Eurogroupe. Jeudi, c'est au tour de Pierre Gramegna (DP) de confirmer sa candidature sur les réseaux sociaux.
La candidature du ministre des Finances n'est toutefois pas une surprise. Cette annonce est en revanche le signe que Pierre Gramegna s'attend à un soutien suffisant pour être élu à la tête de l'organe lors des élections de l'Eurogroupe. Car si Nadia Calviño serait pour l'heure en bonne position, reste que beaucoup d'éléments apparaissent également en faveur du Luxembourgeois, qui postule pour la deuxième fois, après son échec en 2017.
Pierre Gramegna est en effet l'un des plus anciens ministres des Finances de la zone euro. Qui plus est, du Luxembourg, pays faisant partie des bons élèves en ce qui concerne les questions budgétaires. En outre, le ministre luxembourgeois cultive son image de médiateur à Bruxelles. En effet, il n'est pas le représentant d'une ligne dure en matière de discipline budgétaire, mais a toujours fait preuve de solidarité avec le Sud de l'Europe. Un élément dont il n'hésite pas à jouer dans sa candidature officielle, dans laquelle il indique «être habitué à trouver des compromis entre des intérêts divergents, notamment en rompant avec les traditions du passé».
Quelle que soit l'issue des élections, qui doivent avoir lieu le 9 juillet, le prochain chef de l'Eurogroupe devra relever d'importants défis. Sous la présidence de Mário Centeno, l'organe a perdu beaucoup d'influence et n'a pas pu prendre de décisions politiquement pertinentes. La période largement exempte de crise de ces trois dernières années n'a pas été mise à profit pour engager les réformes nécessaires.
La pandémie sanitaire a toutefois montré que les décisions en termes de politique financière sont de plus en plus prises dans le cercle des États de l'UE - et non seulement dans les États de la zone euro. «L'Eurogroupe peut encore être réparé», a ainsi déclaré l'expert européen Lucas Guttenberg du Centre Jacques Delors à Berlin, «mais pour cela, il nous faut un bon président.»
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