Google ne compte pas que des amis à Bissen
Google ne compte pas que des amis à Bissen
(ER avec jag) - Ils sont 170 à avoir marqué leur opposition à l'arrivée du géant américain sur le site du «Busbierg», à Bissen. Des détracteurs issus principalement de deux initiatives citoyennes nées à l'annonce de l'implantation possible d'un centre de données. Interrogée par le Luxemburger Wort, Denise Fischer-Thomas, présidente de «Un der Atert» regrette ainsi l'absence de précisions dans le dossier.
«Sur les 300 pages du Plan d'aménagement partiel (PAP), 200 évoquent des choses qui sont connues», souligne cette opposante. De plus, l'utilisation du conditionnel dans les explications ne donne aucune idée ni des conséquences, ni des implications de l'arrivée de Google dans la commune de 3.000 habitants. «La capacité des bassins de rétention est-elle suffisante? Quel risque de propagation des germes de légionelles existe-t-il à travers les tours de refroidissement? Les diamètres des canaux de drainage sont-ils suffisants? Autant de questions sans réponse», regrette encore Denise Fischer-Thomas.
Même son de cloche du côté de Daniel Hientgen. Ce membre de «Pro Bissen» constate le manque d'éléments concrets comme la consommation de kilowatts/ heure, les décibels émis ou les litres d'eau consommés pour le refroidissement des installations. «Lors de la construction d'un immeuble résidentiel, on trouve plus d'informations dans le PAP que pour ce projet majeur», estime le président de l'Asbl.
Ce dernier va même plus loin et n'hésite pas à remettre en cause l'utilité d'un tel investissement au Luxembourg. «Au niveau des impôts, il n'y aura aucune retombée. Google étant un spécialiste de l'optimisation fiscale. On évoque la création de 400 emplois. S'il on compare avec ce qui se fait à l'étranger, on évoque un maximum de 100 personnes. Une poignée d'informaticiens suffit pour maintenir le centre autonome.»
Toujours selon «Pro Bissen», le PAP ne respecte pas le Plan d'aménagement général (PAG) de la commune. Aucun centre de données n'a encore été construit à proximité d'un lotissement. Des informations spécifiques sur le système de refroidissement, la hauteur maximale de construction, la protection visuelle ou acoustique sont également absentes des informations fournies à la population.
La commune attend des engagements
Et Daniel Hientgen de conclure: «Nous voulons arrêter le tourisme à la pompe mais dans le même temps nous attirons des entreprises qui sont de véritables consommateurs d'énergie».
Le nouveau bourgmestre de Bissen David Viaggi (Är Leit), qui a rencontré les opposants, attend à présent des précisions et des engagements de la part du gouvernement pour «évaluer les avantages du projet».
De son côté, la commune doit encore valider le PAP lors d'un prochain conseil. Et si certains amendements pourraient être présentés, le temps presse car dans trois mois au plus tard, le projet d'implantation devra être officiellement lancé ou pas. En effet, Google a toujours évoqué la possibilité d'installer son infrastructure dans un autre pays.
