Georges Engel ne veut plus être «Mister Nobody»
Georges Engel ne veut plus être «Mister Nobody»
«J'écoutais une émission à la radio, l'autre jour, qui faisait le point sur la politique luxembourgeoise. J'ai attendu, et quand ils ont finalement parlé de moi, c'était juste pour signaler que j'allais quitter la tête de Sanem. Un point c'est tout.» Pas de quoi affecter l'orgueil de Georges Engel (LSAP) certes, mais suffisamment marquant pour que le socialiste reconnaisse que son image aux yeux du grand public reste à peaufiner.
Voilà pourtant des années que le quinquagénaire est sous les feux de la politique. Engagé au LSAP de longue date, il a fait son apparition dans les tablettes en 1997 en devenant conseiller communal à Sanem. Commune dont il allait devenir bourgmestre en 2005. En 2013, voilà Georges Engel endossant l'habit de député pour ne plus le quitter depuis. «Et pourtant, j'ai souvent l'impression d'être Mister Nobody (trad. Monsieur Personne)», s'amuse-t-il.
Sans doute son statut public va-t-il évoluer dans les prochains mois. Le départ d'Alex Bodry, de la Chambre vers le Conseil d'Etat, a libéré le poste de chef de fraction des socialistes au Parlement. Georges Engel lui a succédé sans que nul dans son camp n'y trouve à redire. Sans vague, ni enthousiasme débordant : l'homme n'est pas clivant.
Au contraire, à se dépeindre, le Differdangeois de naissance se reconnaît volontiers conciliant. Une qualité qu'il attribue, non sans malice, à ses différentes expériences passées ou présentes. «Voilà 43 ans que je joue au sein d'une harmonie, il faut être toujours à l'écoute (...) J'ai joué pendant 20 saisons au basket; j'y ai appris que si l'on s'appuie sur les points forts de chacun, on peut faire de grands matches. Par contre, c'est la défaite assurée, si l'on pointe les faiblesses (...) Et quand je suis devenu bourgmestre, je n'avais pas l'expérience pour diriger une si grande commune. Ce n'est qu'en m'ouvrant aux avis de l'administration et du premier échevin Vert, à l'époque, que j'ai pu mûrir.»
Le LSAP ne traverse pas une crise
A l'heure où des places sont à prendre au plus haut sommet de l'Etat, le nom de Georges Engel ne s'est guère murmuré. Les camarades lui préférant Franz Fayot, Paulette Lenert ou Dan Kersch pour faire partie du remaniement lié à la démission de leur camarade Etienne Schneider. Là encore, le quinqua n'a pas été frustré.
Son défi à lui tiendra non seulement à veiller sur le travail des dix élus LSAP à la Chambre (à parité hommes-femmes) et à participer à la reconstruction des projets du parti. La claque des dernières législatives, puis celle des européennes, ont fragilisé les socialistes au sein de la coalition, Georges Engel entend montrer qu'ils sont toujours présents. Et donc prêts à partir à la reconquête des électeurs en influençant les textes de loi.
«Le LSAP ne traverse pas une crise mais doit se préoccuper de son avenir. Mercredi 8 janvier, nous verrons bien qui veut remplacer Etienne Schneider, mais mars 2020 est encore plus important. A cette date, nous élirons l'homme ou la femme qui reprendra les rênes du parti.» Pour l'heure, seule Francine Closener a fait connaître son intérêt pour le poste. Georges Engel, lui, annonce déjà qu'il travaillera «en bon esprit» avec le candidat désigné. Peut-être moins dans l'ombre cette fois.
