Fin de la coalition tripartite actuelle et claque au LSAP dans le Sud
Fin de la coalition tripartite actuelle et claque au LSAP dans le Sud
Le 4e volet du sondage printanier Politmonitor-Sonndesfro, commandé par le Luxemburger Wort et RTL est sans équivoque. Si les élections législatives avaient lieu ce dimanche, l'actuel gouvernement Bettel, issu des urnes du 20 octobre 2013, aurait vécu.
La coalition gouvernementale tripartite DP-LSAP-Les Verts (la fameuse «coalition Gambia») ne tiendrait plus mathématiquement. Et de loin. La coalition tripartite qui avait glané 32 des 60 sièges de la Chambre des députés en octobre 2013 et évincé le CSV du gouvernement, ne disposerait plus que de 26 sièges au total. Soit une perte sèche de six sièges pour la coalition en place.
S'ils votaient dimanche, les électeurs luxembourgeois donneraient 1 siège de plus aux Verts qu'en octobre 2013. C'est le seul parti de la coalition gouvernementale qui tirerait les marrons du feu.
En revanche, le DP n'aurait plus que 10 sièges (contre 13 obtenus en octobre 2013) et le LSAP n'en obtiendrait plus que 9. C'est le parti socialiste qui paierait le plus lourd tribu de l'aventure tripartite: il y laisserait 4 sièges par rapport à octobre 2013. Ce qui serait un score historiquement bas pour le parti socialiste.
Principal parti d'opposition aujourd'hui, le CSV gagnerait 3 sièges supplémentaires pour en comptabiliser 26 au total (contre 23 en octobre 2013). Le parti chrétien-social resterait la première force politique à la Chambre et aurait toute latitude pour former une coalition à deux avec tous les autres partis, excepté Déi Lenk («La Gauche»). Il y a six mois, lors du sondage publié en décembre 2017, le CSV avait bénéficié d'une avance encore plus confortable et comptait 27 sièges au parlement.
L'ADR, pour sa part, serait aussi renforcé au parlement: il aurait non plus 3 députés, comme jusqu'ici, mais 5 députés pour défendre ses idées.
Déi Lénk étofferait également son rang au parlement en y siégeant non plus avec 2 députés mais trois.
Dur, dur, pour le LSAP dans son fief
Dans la circonscription Sud, électoralement la plus importante au Luxembourg puisque les électeurs y octroient 23 sièges parlementaires (sur 60), le parti socialiste prendrait une claque en perdant 2 sièges dans une région historiquement acquise à sa cause.
S'il y avait des élections ce dimanche, les électeurs n'accorderaient plus que 5 sièges au LSAP. Soit deux de moins qu'en octobre 2013. La donne n'est pas changée, en terme de sièges, par rapport au sondage de décembre 2017. Mais le vent souffle dans la mauvaise direction pour les socialistes. Par rapport à octobre 2013, ils perdraient 5,3% de votes pour n'en obtenir plus que 19,9%.
Son partenaire de coalition, le DP, perdrait également un siège dans le Sud et n'en aurait plus que 2. C'était déjà le cas, il y a six mois. Alors que le DP avait obtenu 12,7% des votes en octobre 2013, il ne glane plus que 10,5% des intentions de vote en ce mois de juin 2018. Soit une baisse de 2,2%. Au cours des six derniers mois, le DP est passé de 10% à 10,5% des intentions de vote en sa faveur.
En revanche, les Verts se verraient gratifier d'1 nouveau siège dans la circonscription Sud, s'il y avait des élections législatives ce dimanche. Le sondage confirme là aussi la tendance déjà enregistrée il y a six mois. Les Verts sont passés de 10,7% à 12% des intentions de vote.
Mais, par rapport à décembre, la donne a changé en ce qui concerne le CSV qui perdrait un siège dans le Sud et passerait à 9 au lieu de 10 sièges. Par rapport aux résultats des élections législatives d'octobre 2013, le CSV s'en sortirait avec un siège de plus. Il n'aurait plus 8 sièges, comme c'est le cas aujourd'hui au parlement, mais neuf.
Déi Lénk aurait 2 députés du Sud assis à la Chambre, contre 1 seul jusqu'ici. L'ADR garderait 2 sièges dans le Sud, comme il y a cinq ans.
Méthodologie:
La question du dimanche, «Sonndesfro» a été réalisée par TNS Ilres pour le compte du «Luxemburger Wort» et de RTL. C'est une tendance sur quelques mois, pas une prévision électorale.
Entre début décembre 2017 et fin mai 2018, 3.521 résidents éligibles de nationalité luxembourgeoise de plus de 18 ans ont été interrogés (Centre: 987, Sud: 1.411, Nord: 647, Est: 476).
Il n'y a pas de pondération des données brutes. Correction absolue et proportionnelle des résultats pour la «question du dimanche».
