Fayot, Gramegna et Schneider invités à s'expliquer
Fayot, Gramegna et Schneider invités à s'expliquer
Le dossier aura mis quatre ans pour... ne pas aboutir. Le projet du groupe alimentaire Fage d'implanter une usine de yaourts grecs à Bettembourg ne verra finalement pas le jour. Ainsi en a décidé la compagnie en septembre dernier. Mais pour la députée Diane Adehm (CSV), «il y a encore des choses à tirer au clair dans les négociations qu'a pu mener ce gouvernement avec l'industriel». Et la présidente de la commission parlementaire de Contrôle de l'exécution budgétaire de pointer du doigt trois ministres.
Ainsi, au terme d'une nouvelle réunion sur le «cas Fage», voilà la commission qui demande à entendre Franz Fayot (LSAP) actuel ministre de l'Economie et Pierre Gramegna (DP) pour les Finances. «Même si le premier n'était pas là au début de l'histoire, nous aimerions avoir plus d'éclaircissements notamment sur la vente du terrain à l'entreprise alors même qu'elle n'avait reçu aucune autorisation pour s'installer sur la zone».
Alors que trouver de l'espace est si difficile, Fage n'avait eu, semble-t-il, aucun mal pour se porter acquéreur de 15 hectares appartenant à l'Etat. «Si la procédure avait été suivie, une commission spéciale aurait dû donner son avis sur cette vente. Le ministère de l'Economie d'alors a passé outre», reproche la présidente de la commission et plusieurs membres.
Encore et encore Etienne Schneider
Déjà le Conseil d'Etat avait noté cette irrégularité dans un récent rapport. Mais d'autres viennent encore grossir les reproches à faire sur la gestion de ce projet qui faisait miroiter la création de plus d'une centaine d'emplois sur la zone Wolser (entre Dudelange et Bettembourg) et de commandes conséquentes pour les producteurs de lait du pays. Au-delà de la polémique environnementale du dossier, d'actualité cet été, cette fois il est question de manquements sérieux aux suites données aux exigences de l'investisseur.
«C'est pourquoi nous demanderons aussi à celui qui a tout initié à l'époque de venir témoigner devant nous», explique une Diane Adehm remontée. Car là encore, comme dans le dossier problématique du satellite LUXEOSys, il est question d'Etienne Schneider, l'ex-ministre de l'Economie. Celui-là même qui a quitté ses fonctions voilà près un an.
Jusqu'à présent, seul Franz Fayot a pris la parole sur cette polémique. Reconnaissant certaines erreurs de suivi de la part de son ministère (réorganisé dans la foulée d'ailleurs). Mais les parlementaires veulent faire toute la transparence sur cette implantation menée de façon bien obscure. Et la présidente Adehm de prévenir : «S'il faut convoquer des fonctionnaires pour savoir ce qui se cache, nous le ferons. Nous l'avons fait pour le satellite et sa facture qui avait gonflé d'une centaine de millions d'euros, nous le referons ici si nécessaire. Mais d'abord que messieurs Fayot et Gramegna témoignent, et que Schneider s'explique.»
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