«Faire moins de tests n'est pas une option»
«Faire moins de tests n'est pas une option»
Comme depuis la mi-mars, il aura beaucoup été question de chiffres, ce mercredi, lors de l'allocution de Xavier Bettel (DP) et de Paulette Lenert (LSAP). Que ce soient ceux en lien avec le nombre de nouvelles infections au covid-19 recensées ces derniers jours dans le pays, ceux liés aux conséquences de la situation pour le pays ou bien encore ceux liés aux mesures envisagées par le gouvernement.
Ce qui ressort du discours du Premier ministre et de la ministre de la Santé au sortir du Conseil de gouvernement peut se résumer en une idée. Celle de la poursuite de la stratégie sanitaire appliquée depuis le début de la pandémie.
Si Xavier Bettel reconnaît que le nombre de nouvelles infections est «important», le chef du gouvernement juge toutefois que cette progression était «prévisible». Mais aussi et surtout qu'elle est «linéaire et non exponentielle». Autrement dit, les quelque 830 nouveaux cas enregistrés depuis le 26 juin constituent «une situation gérable pour notre système de santé», puisque seul un nombre restreint de nouvelles hospitalisations ont été enregistrées.
Mais cette hausse, que ni le Premier ministre, ni la ministre de la Santé appellent deuxième vague constitue un réel sujet d'inquiétude. Aussi bien en termes de sécurité sanitaire pour la population qu'en ce qui concerne l'image du pays, classé à ce jour zone orange en Belgique et zone à risque en Allemagne. Raison pour laquelle Xavier Bettel assure vouloir «multiplier les explications sur les spécificités luxembourgeoises» auprès de ses partenaires européens. Des efforts qui se feront notamment lors du Conseil européen prévu vendredi et samedi à Bruxelles. Ce n'est donc pas par hasard que le chef de l'exécutif annonce que «d'éventuelles nouvelles mesures seront décidées dimanche, lors d'un nouveau Conseil de gouvernement, en fonction de l'évolution des données».
En attendant, quelques rares changements interviendront. Pour tenter de limiter l'impact négatif des cas recensés, seuls les cas positifs de résidents seront communiqués aux autorités européennes. Ce qui devrait impacter les données uniformisées puisque «18% des cas concernent des frontaliers», indique mercredi Paulette Lenert. Autre modification envisagée à court terme, l'envoi de 40.000 nouvelles invitations à un dépistage pour les personnels soignants, toujours en première ligne. Enfin, les données liées à la présence du virus du Grand-Duché seront «prochainement» publiées à l'échelle des cantons et non plus seulement au niveau national.
«Faire moins de tests n'est pas une option», aura martelé Xavier Bettel qui juge que cette stratégie reste «correcte et valable», balayant une nouvelle fois au passage le recours dans l'immédiat à une application de traçage. A la condition toutefois de ne pas engorger le système, comme l'indiquent les médecins qui constatent une recrudescence du nombre de demandes individuelles ces derniers jours. Des comportements qui poussent la ministre de la Santé à rappeler que ce dispositif n'est pas destiné à répondre à «des convenances personnelles», mais bel et bien à répondre à un enjeu de santé publique. Car «tout un chacun fait partie de la solution», estime-t-elle.
Selon les données communiquées mercredi, le tour de vis entamé depuis quelques jours a abouti à la sanction de 23 établissements du secteur de l'Horeca pour le comportement de leurs clients qui n'ont pas respecté les gestes barrières. Dont six à une amende de 8.000 euros puisque considérés comme récidivistes. En ligne de mire notamment, le fait d'appliquer la distanciation sociale, même dans le cadre privé. «Certains ne semblent pas avoir compris que même à trois personnes, le virus peut se transmettre», assure Paulette Lenert. A noter enfin qu'une nouvelle loi covid doit être votée jeudi à la Chambre. Une loi plus stricte et qui pourrait «faire l'objet de nouveaux amendements si la situation continue d'évoluer dans ce sens».
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