Luxembourg
3 min.10.09.2020Cet article est archivé
Faire comprendre aux mineurs les pièges du darknet
Faire comprendre aux mineurs les pièges du darknet
Pour Steve Goedert, de la police grand-ducale, «les jeunes partagent des contenus via les médias sociaux et les chats sans aucune conscience de l'illégalité»
Photo: Shutterstock
Les jeunes de moins de 18 ans ne sont pas seulement les victimes de la pédopornographie. Le plus souvent sans s'en rendre compte, ils contribuent aussi à cette inquiétante dérive sociétale.
Luxembourg
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Faire comprendre aux mineurs les pièges du darknet
Les jeunes de moins de 18 ans ne sont pas seulement les victimes de la pédopornographie. Le plus souvent sans s'en rendre compte, ils contribuent aussi à cette inquiétante dérive sociétale.
(JFC, avec Maximilian Richard) - Les affaires liées à la consultation ou à la détention de matériel pédopornographique sont en hausse au Luxembourg, ainsi qu'il ressort du rapport d'activités 2019 de la police grand-ducale. Si la pédopornographie fut plusieurs fois au cœur de l'actualité au cours de cet été au Luxembourg, «dans un tiers des cas elle est le fait de jeunes de moins de 18 ans», affirmait David Lentz, le procureur d'État adjoint en juillet dernier. Ce alors que 46 perquisitions venaient d'être effectuées au Luxembourg, révélant que plus d'un tiers des suspects étaient âgés de moins de 18 ans.
C'est dans ce contexte inquiétant que Steve Goedert, le chef du service de prévention de la police est parti en croisade. Une action de sensibilisation menée auprès des jeunes destinée à prévenir les crimes avant qu'ils ne se produisent. C'est qu'à l'issue d'un stage à la section «Protection de la jeunesse et Infractions à caractère sexuel» de la police judiciaire, il avouait avoir atteint les limites du supportable. «Je ne pouvais pas regarder les images enregistrées, j'ai dû quitter la salle prématurément», déclare-t-il.
Briser les chaînes de partages
Ainsi, Steve Goedert et son équipe se rendent régulièrement dans les écoles du pays, et n'hésitent pas à évoquer directement la diffusion de contenus illégaux sur Internet. «Les jeunes naviguent constamment sur la Toile et il peut arriver qu'ils tombent sur des images ou des vidéos d'abus sexuels sur mineurs, qui sont ensuite partagées», explique le fonctionnaire de police.
Le même ajoute que «les jeunes ne sont généralement pas conscients des conséquences de leurs actes: ils partagent des contenus via les médias sociaux et les chats sans aucune conscience de l'illégalité». Un pur comportement de consommateur lambda: je reçois quelque chose et je le transmets immédiatement. C'est pourquoi l'objectif de Steve Goedert et son équipe est de briser ces chaînes de partages, car «les jeunes ne se sentent pas affectés eux-mêmes.» De plus, à en croire le policier, «ils veulent aussi attirer l'attention, se distinguer des autres. C'est humain, mais cela comporte des risques».
Dans la mission qu'il s'est donnée, le chef du service de prévention entend responsabiliser davantage les mineurs: «nous voulons faire en sorte qu'ils osent signaler leurs fautes aux autres, pour leur dire d'arrêter». D'où l'importance d'expliquer aux jeunes combien il est important que les enregistrements d'abus soient rapidement signalés. «Sans quoi, ils deviennent de facto des complices».
De son côté, David Lentz, le procureur d'État adjoint tient à souligner le rôle capital des parents. «Leur soutien pourrait accroître considérablement l'efficacité des mesures chez les jeunes.» Surtout qu'en la matière, la loi se révèle davantage préventive que répressive, et offre une grande marge de manœuvre aux autorités judiciaires: des mesures éducatives, des thérapies et la mise en lumière du contexte social peuvent notamment être ordonnées, sans qu'il soit nécessaire de faire appel à un juge des mineurs pour chaque délit.
Pour rappel, la possession, la diffusion ou le partage de contenus à caractère pédopornographique sont punis de peines allant jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et d'amendes pouvant atteindre 100.000 euros.
La pédopornographie est dans le collimateur de la Justice mais de manière générale, les affaires d'abus sexuels et de maltraitance d'enfants ont donné lieu à l'ouverture de 182 nouveaux dossiers de plus en un an.
Si la cybercriminalité gagne aussi le pays, la ministre de la Justice ne peut créer une unité dédiée à la traque des auteurs d'infractions sur le web, faute d'effectifs.
Alors qu'Amazon vient de retirer de son site des figurines sexuelles représentant des mineurs, le procureur général luxembourgeois a rappelé sa ligne de conduite dans les affaires de pédopornographie : tolérance zéro.
A la section «Protection de la jeunesse et Infractions à caractère sexuel» de la police judiciaire, une trentaine d'agents spécialement formés mènent la chasse contre ce type de criminalité. Un travail dont la qualité «n'a pas pâti» de la réforme de la police opérée en 2018, selon Henri Kox.
Les affaires liées à la consultation ou à la détention de matériel de ce type sont en hausse au Luxembourg. Surtout, «dans un tiers des cas elles sont le fait de jeunes de moins de 18 ans», relève David Lentz, le procureur d'État adjoint. Un phénomène qu'il n'hésite pas à qualifier d'«effrayant».
La lutte contre la pédopornographie sur Internet ou la possibilité de prendre sa pension après 40 années de service. Ce sont deux des quatre pétitions qui ont reçu le feu vert de la part de la commission parlementaire.
ECPAT Luxembourg a dévoilé ce mercredi les résultats de son enquête nationale sur la perception de l'exploitation sexuelle des plus jeunes. Cette étude insiste entre autres pour une plus grande sensibilisation de ce fléau.
Une centaine d'agents ont été impliqués dans 32 perquisitions menées dans l'arrondissement judiciaire de Luxembourg-Ville, et 14 dans celui de Diekirch. Il s'agit en l'espèce d'auteurs individuels et non d'un réseau criminel, précisent les autorités policières et judiciaires.
Le nombre de photos et de vidéos à caractère sexuel mettant en scène des enfants a quadruplé en l'espace de trois ans au Luxembourg. Trois ministres confessent le «manque généralisé» de personnel au sein de la police.
Coincés par la législation luxembourgeoise, les enquêteurs ne peuvent faire usage de leurres et images factices afin d'infiltrer et démanteler les réseaux criminels. La Police ne peut en la matière qu'adopter une approche réactive, suite à une plainte ou à une information reçue.
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Luxembourg
par
Ricardo J. RODRIGUES
19 min.02.02.2023