Face au covid, la sévérité monte d'un cran
Face au covid, la sévérité monte d'un cran
Si la deuxième vague est là, c'est un nouveau (petit) barrage que viennent de dresser Xavier Bettel et Paulette Lenert. Même s'ils sont d'avis que «la situation n'explose pas mais l'infection a augmenté de façon inquiétante», le Premier ministre, la ministre de la Santé et le gouvernement n'ont pas avancé de nouvelles mesures trop sévères, ce dimanche. Comme si l'exécutif voulait -encore- donner une chance à la population. «Mais que chacun comprenne que ce n'est pas de gaieté de cœur que l'on a déjà dû faire adopter des lois plutôt que des recommandations. Mais, hélas, les nouveaux chiffres de contamination imposent plus de restrictions encore.»
Et la première de cette limitation concerne directement la sphère privée. Finie la possibilité d'inviter jusqu'à 20 personnes chez soi. Désormais, dix hôtes maximum en plus des membres du foyer. En divisant de moitié la capacité des rassemblements dans la sphère privée, le gouvernement rappelle à tous que «quelques minutes de plaisir peuvent engendrer des heures de malheur». Trop de nouvelles infections et hospitalisation trouvent ainsi leur origine dans des événements familiaux, amicaux qui n'ont pas été sanitairement bien gérés.
Le gouvernement entend également imposer qu'au-delà de dix participants tout rassemblement en extérieur soit soumis aux conditions de places assises et avec le respect des deux mètres de social distancing. «Sans cela, c'est masque pour tout le monde.» Au passage, pour rappeler les règles à chacun, de vastes campagnes de sensibilisation vont reprendre. Car, comme l'a noté la ministre de la Santé : «Soit les règles ont été mal comprises, soit oubliées. Alors on va insister!»
Insister aussi, le gouvernement entend le faire du côté des contrôles dans la bonne application des nouvelles règles fixées au quotidien du pays. La police poursuivra elle aussi ses missions, mais Xavier Bettel a également souhaité que l'Inspection du travail se mobilise plus avant dans la traque aux faux pas. Et gare aux entreprises contrevenantes: elles pourraient se voir privées de toute aide d'Etat, voire même devoir rembourser les soutiens publics éventuellement reçus pour faire face à la crise.
Frapper au portefeuille pour faire entendre raison, il en est aussi question pour les personnes à qui il aura été demandé de rester à l'isolement et qui se détourneront de leur obligation de confinement. En effet, alors qu'une vaste opération de traçage est actuellement menée, tentant de rompre toute chaîne de contamination, la Direction de la Santé a constaté que de trop nombreux particuliers ne respectaient pas la demande de rester chez eux pour éviter d'infecter au-dehors. Aussi maintenant, en cas de sortie interdite, l'amende dressée pourra se monter de 25 à 500 euros.
La récidive coûtera également cher pour les commerçants, artisans, gérants ou cafetiers-restaurateurs surpris alors qu'ils n'appliquent pas les règles sanitaires. Déjà qu'une lourde amende pouvait leur être adressée (8.000€), il faudra à présent compter sur un possible retrait de l’autorisation d’établissement pour une durée de trois mois en guise de sanction.
Pas de grand coup de poing sur la table donc, pas de laxisme non plus. Le Premier ministre et sa ministre de la Santé ont préféré, dimanche encore, jouer la carte de la prise conscience collective et du rappel à la morale :«Ne pas se tenir aux règles est un manque de civisme», a donc grondé Xavier Bettel.
A charge pour Paulette Lenert de tenter de réconforter le pays qui compte, à ce jour, 111 décès en lien avec le covid-19 et près de 900 infections actives : «Ces mauvais chiffres sont les conséquences de ce qui s'est passé il y a quelques semaines. Ce relâchement qui s'est exprimé dans un moment d'optimisme, quand le nombre de cas étaient bons». En espérant que la flambée des infections ramène donc chacun à la raison, et au respect des gestes barrières.
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