Exercice grandeur nature dans le tunnel de Micheville
Exercice grandeur nature dans le tunnel de Micheville
Dimanche matin, 9 heures, dans le tunnel de Micheville à Belval. Un camion chargé de diesel percute par l'arrière une Mercedes grise. Celle-ci prend feu après la collision. Un scénario terrifiant. Car lors de tels accidents, tant l'incendie que la fumée qui en résulte peuvent rapidement devenir un danger mortel pour tous les usagers de la route se trouvant dans le tunnel.
Peu de temps après, les premiers appels à l'aide se font déjà entendre. La conductrice de la Mercedes grise est grièvement blessée et ne peut plus quitter sa voiture. Une autre femme, qui se trouve dans une voiture dans le tunnel au moment de l'accident, arrive à atteindre une cabine de secours et déclenche l'appel d'urgence. Un signal d'alarme est déjà parvenu à la centrale du CITA en raison de l'incendie qui s'est déclaré.
Une voix assourdissante résonne dans le tube du tunnel, appelant en plusieurs langues à le quitter au plus vite. Les ventilateurs fixés au plafond du tunnel tournent à plein régime et doivent contrer un éventuel dégagement de fumée. Le courant d'air qui en résulte est nettement perceptible.
Être prêt en cas d'urgence
Les équipes de secours d'Esch/Alzette et des environs ont été alertées au préalable. En effet, la collision dans le tunnel n'est pas un accident réel, mais seulement un exercice. De telles simulations d'accidents permettent de mettre à l'épreuve les dispositifs de sécurité du tunnel en question. De plus, les équipes de secours peuvent s'exercer dans des conditions réelles et se préparer ainsi de manière optimale à un éventuel cas d'urgence.
Tous les quatre ans, un tel exercice de sécurité doit avoir lieu dans chaque tunnel, comme l'explique Ralph Di Marco de l'Administration des ponts et chaussées. La dernière simulation d'accident de ce type dans le tunnel de Micheville a donc eu lieu en 2018.
Tous les tunnels du Luxembourg sont concernés par de telles mesures de sécurité. Ce n'est que lorsque plusieurs tunnels se trouvent sur un seul tronçon, comme c'est le cas ici par exemple sur l'autoroute A7, qu'un seul des tunnels doit faire l'objet d'un tel exercice sur une période de quatre ans.
L'application de règles de sécurité aussi strictes est la conséquence de nombreux accidents et incendies survenus dans les tunnels au tournant du millénaire, comme l'explique Ralph Di Marco.
De nombreuses personnes se souviennent notamment de l'incendie de camion dans le tunnel du Mont-Blanc en 1999. Trente-neuf personnes avaient alors perdu la vie et le tunnel n'avait pu être rouvert à la circulation que trois ans après l'incendie. Avec des simulations d'accident comme celle de Belval, les forces de sécurité essaient d'être mieux préparées à de telles situations graves et de pouvoir éviter le pire.
Tout se déroule comme prévu
Ce dimanche, tout semble se dérouler comme prévu. Une petite centaine de personnes participent à l'exercice, parmi lesquelles non seulement des personnes des services de secours, mais aussi des observateurs de la police et de l'administration des routes, ainsi que des figurants qui jouent le rôle d'usagers de la route coincés dans le tunnel après l'accident.
Peu de temps après le déclenchement du signal d'urgence, les premières forces d'intervention arrivent dans le tunnel fermé à la circulation. Les nombreux véhicules d'extinction et de secours utilisent la voie de circulation opposée pour se rendre sur le lieu de l'accident, ils n'empruntent donc pas le tube du tunnel dans lequel l'incendie a pris naissance.
Chaque seconde compte
Une porte de sécurité entre les deux voies de circulation leur permet ensuite d'accéder au tube du tunnel où s'est produit l'accident. Là, tout doit aller vite, car chaque seconde compte en cas d'urgence. Tout d'abord, une équipe se rend sur le lieu de l'accident et place des balises lumineuses, visibles même dans la fumée épaisse, pour aider les pompiers à s'orienter.
Si elles sont vertes, par exemple, elles indiquent une sortie de secours. Si elles sont bleues, cela signifie qu'il y a à cet endroit un accès au réseau d'eau auquel les pompiers peuvent attacher la lance à incendie.
Les secouristes commencent ensuite à secourir les victimes de l'accident et à les faire passer par la porte de secours pour les amener dans le tube sécurisé du tunnel, où plusieurs ambulances les attendent déjà. Là, les blessés reçoivent des soins médicaux et les secours font tout ce qu'ils peuvent pour les maintenir en vie, dans les cas les plus extrêmes.
Refroidir le tunnel grâce à de l'eau
Sur le lieu de l'accident, les secours commencent à éteindre les véhicules touchés par l'incendie. Trois lances à eau sont utilisées lors de l'exercice de sécurité de ce dimanche matin.
Pendant plusieurs minutes, la voiture et le camion sont exposés au jet d'eau. Mais les pompiers visent également le plafond du tunnel. En cas d'incendie, cela permet de réduire la température intérieure du tunnel, comme l'explique Ralph Di Marco.
Après quelques minutes, les sauveteurs cessent finalement d'éteindre le feu. L'incendie simulé est éteint, le danger est donc écarté. Les figurants ne doivent plus simuler de blessures. Petit à petit, les forces de sécurité rangent leur matériel, leur intervention est terminée. Vers 11 heures, l'exercice est terminé et le tunnel de Micheville peut être rouvert à la circulation.
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