Examen du permis de conduire: comment éviter de caler?
Examen du permis de conduire: comment éviter de caler?
Seule la moitié environ des candidats au permis de conduire au Luxembourg (permis B) réussit l'examen pratique du premier coup. Un taux faible, comme le déplore Fernand Mayer, président de l'association des moniteurs de conduite. Les conducteurs novices qui n'ont pas recours à la «conduite accompagnée» font notamment partie de ces 48,6% d'élèves conducteurs qui sont recalés.
Ce phénomène est principalement dû à un manque de pratique. La fédération des moniteurs de conduite est consciente du problème depuis des années. «Ils ne font tout simplement pas assez d'heures», explique Fernand Mayer. Actuellement, 16 heures de conduite sont obligatoires avant qu'un candidat au permis de conduire puisse se présenter à l'examen pratique. Mais cela ne suffit pas pour acquérir l'expérience et l'assurance nécessaires, explique l'expert.
La complexité de la conduite automobile est sous-estimée, voire minimisée par les parents.
Dans les pays voisins, il faut faire davantage d'heures de conduite avant de pouvoir s'inscrire à l'examen pratique. En Allemagne, la moyenne se situe entre 25 et 30 heures. En France, 20 heures sont obligatoires, mais la moyenne est plutôt de 35 heures. Chez nos voisins belges, les élèves conduisent 30 heures avant d'être admis à l'examen.
Les conditions de circulation ont changé
A cela s'ajoute le fait que beaucoup sous-estiment la pratique. «La complexité de la conduite automobile est sous-estimée, voire minimisée par les parents», explique Fernand Mayer. Le conducteur novice classique serait en outre moins passionné par l'automobile. Beaucoup n'ont jamais touché un volant, mais s'attendent à avoir le contrôle de la voiture du premier coup. «De nombreux parents comparent l'examen de conduite actuel avec le leur, qui remonte souvent à des décennies - sans tenir compte du fait que les conditions ont changé».
Beaucoup de ces parents ont passé le permis à l'époque où seules dix heures de conduite étaient nécessaires pour pouvoir se présenter à l'examen. «A l'époque, les routes étaient nettement moins fréquentées, et les examinateurs étaient souvent moins sévères. Les gens doivent comprendre l'importance de la sécurité routière et qu'il n'y a pas de honte à prendre plus d'heures de conduite», souligne l'expert.
Prudence et vigilance
La conduite accompagnée, qui entraîne généralement un taux de réussite plus élevé, n'est pas une garantie de réussite à l'examen du premier coup. En effet, certains conducteurs novices copient les erreurs de comportement des adultes accompagnateurs. «Certains encouragent les apprentis à rouler un peu plus vite dans les zones à 50 km/h ou à ne pas laisser les piétons traverser à chaque fois. De tels comportements erronés ne sont pas tolérés dans une leçon de conduite et encore moins lors de l'examen de conduite. Cela aussi conduit à l'échec des élèves».
«On entend souvent des phrases comme : 'Oh, il a dû freiner un peu'. Non, si un autre conducteur doit freiner à cause de moi, je lui ai refusé la priorité et l'examen n'est pas réussi», explique Fernand Mayer en parlant des erreurs qui se produisent souvent lors des examens. La prudence et la vigilance sont indispensables pour réussir l'examen de conduite.
De plus, certains novices de la route n'exploiteraient pas correctement les avantages de la conduite accompagnée. Ils passent certes plus de temps dans la voiture, mais parcourent toujours les mêmes trajets. Il serait plus judicieux, comme avec le moniteur ou la monitrice d'auto-école, de choisir des parcours qui sollicitent l'attention et la concentration de "l'apprenti".
Pendant une leçon de conduite, on se retrouve souvent dans les embouteillages
Fernand Mayer, président de la Fédération des moniteurs de conduite
A cela s'ajoute le fait que les débutants parcourent moins de kilomètres pendant la formation pratique en raison de la circulation. «Certes, nous effectuons les 16 heures avec nos élèves. Toutefois, compte tenu de la situation actuelle de la circulation, le nombre de kilomètres que nous parcourons est nettement inférieur à celui d'il y a quelques années. En une heure de conduite, on se retrouve beaucoup dans les embouteillages, alors qu'auparavant, on conduisait effectivement pendant une heure.»
Plus d'heures et un permis dès 17 ans ?
Mais quelles sont les propositions pour contrer ce taux d'échec élevé ? Comme l'explique Fernand Mayer, des échanges réguliers ont lieu entre la Fédération et le ministère des Transports, mais sans résultat concret jusqu'à présent.
«La Fédération des moniteurs de conduite a fait une proposition au ministère : nous souhaitons augmenter le nombre d'heures de cours obligatoires. De plus, nous avons proposé un modèle de formation dans le style du L17 allemand».
Interrogé à ce sujet, le ministère confirme que l'amélioration de la formation au permis de conduire fait régulièrement l'objet de discussions. Toutefois, il veut attendre les directives européennes, qui doivent être présentées au début de cette année, pour pouvoir les prendre en compte. Il est prévu d'aborder cette problématique «prochainement».
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