Enceinte en pleine pandémie
Enceinte en pleine pandémie
Gynécologue au Centre hospitalier de Luxembourg (CHL), le docteur Van Wymersch est formel: «Le covid-19 ne pose aucun problème pour le fœtus». Selon les connaissances actuelles, le virus, qui a déjà tué près de 17.000 personnes à travers le monde et infecté plus de 1.000 résidents au Luxembourg, ne serait à l'origine d'aucune malformation, hémorragie ou lésion cérébrale chez les nourrissons. Quant aux futures mamans, le Covid-19 ne s'attaquerait à elles pas plus fréquemment que sur le reste de la population, ne les classant donc pas parmi les personnes les plus vulnérables.
«Curieusement, l'évolution de l'infection chez les femmes enceintes est moins agressive que chez les autres», constate même le docteur Pit Duschinger, gynécologue au centre hospitalier du Nord (CHdN) interrogé par nos confrères du Luxemburger Wort. Mais si la grossesse ne représente pas un facteur à risque, cela ne signifie pas pour autant que les futures mamans ne peuvent pas être touchées. Alors pour éviter toute contamination, les services obstétriques du pays ont été entièrement repensés.
L’objectif, comme l’explique le Dr Duschinger, est de réorganiser les maternités «de manière à ce qu'une séparation puisse être faite entre les femmes enceintes infectées par le coronavirus et celles qui ne le sont pas». Des normes que se sont fixées les quatre maternités du pays. Les consultations non urgentes sont également reportées, annulées, voire, dans certains cas, réalisées à distance. «L’anesthésiste m’a proposé de remplacer mon rendez-vous par un appel téléphonique», témoigne Laure, une trentenaire enceinte de 8 mois qui habite la capitale.
Mais si la plupart des futures mamans affirment faire confiance au corps médical, la question des pères semble davantage les inquiéter. «C’est la seule chose qui pèse un peu sur le moral», confie Aline, une résidente sur le point de donner naissance à son premier enfant. Pour le moment, la présence des papas est autorisée dans les salles d’accouchement, «mais pas au bloc opératoire en cas de césarienne», précise le Dr Duschinger du CHdN.
Quant aux visites, à chaque maternité sa politique pour l'heure. La clinique Bohler du Kirchberg a ainsi fait un choix radical n’autorisant aucune visite après l’accouchement. Au Centre hospitalier Emile Mayrisch, au CHdN et à la maternité Grande-Duchesse Charlotte, elles restent ouvertes aux pères. Mais la question reste susceptible de changer, compte tenu de l’évolution rapide de la situation.
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