En première ligne dans la lutte contre la pandémie
En première ligne dans la lutte contre la pandémie
Par Christophe Olinger et Sibila Lind
A l'intérieur du centre de soins avancés (CSA) d’Ettelbruck, une demi-douzaine d'infirmières et de bénévoles attendent l'arrivée des patients. Le soleil entre par de hautes fenêtres et crée de petits carrés de lumière sur le sol, certains très demandés par ceux qui passent la journée à l'intérieur de ce bâtiment. C'est le cas de Marie-Beatrice Burlot.
En janvier, cette Française de 52 ans s'est installée au Luxembourg avec son mari. Elle n'a jamais pensé que deux mois plus tard, elle porterait un «pyjama» et un masque sur le visage pour aider à lutter contre cette pandémie. Chaque jour, elle est exposée à des personnes qui peuvent être contaminées par le coronavirus. Mais c'est pourtant la suite logique d’un engagement comme bénévole au CSA d’Ettelbruck.
«J'avais du temps disponible et je voulais me sentir utile. Je voulais participer activement à ce combat», explique Marie-Beatrice dont les lunettes commencent à s'embuer. «Je n'ai pas peur parce que nous avons toutes les protections nécessaires. En fait, nous ne prenons pas plus de risques que si nous allions faire des courses.»
Le CSA d’Ettelbruck a ouvert ses portes le 25 mars, au sein de l'espace événementiel Däichhal. «Le but de ces centres n'est pas de soigner les gens, ce n’est pas un hôpital», explique le Dr. Pierre Hertz, coordinateur des quatre CSA au Luxembourg. «Nous recevons les patients et faisons les tests nécessaires pour voir si la personne peut être infectée par le virus ou non. Puis, selon le diagnostic, elle est renvoyée chez elle ou à l'hôpital. Il faut environ 24 heures pour obtenir les résultats des tests.»
Plusieurs tentes ont été placées à l'intérieur du bâtiment. A l'entrée, des infirmières et des volontaires attendent l'arrivée des patients. Pour l'instant, la journée est calme. Un homme masqué attend d'être ausculté par le médecin. Au total, deux médecins sont disponibles en permanence, un troisième peut être appelé si nécessaire.
Le Dr. Pierre Hertz est fier de la rapidité avec laquelle le gouvernement a répondu au suivi psychologique des patients, des professionnels de santé et des bénévoles. Après tout, être au front de la lutte contre le virus, c'est comme être au front d'une guerre. «Les médecins et les infirmières ont déjà été confrontés à des infections et même à la mort, mais ce n'est pas le cas pour nos volontaires. Pour eux, c'est quelque chose d'intense et de nouveau», assure-t-il.
Une situation compliquée que le coordinateur du CSA souhaite améliorer en mettant en garde contre certains abus. En ligne de mire : les nombreuses suspicions générées par la peur du virus. «Certaines personnes présentent des symptômes que le médecin ne peut pas détecter, comme la perte d'appétit ou de goût, et s’en servent comme prétexte pour bénéficier d’un dépistage», note le Dr. Hertz.
Des comportements problématiques au vu du nombre limité de tests disponibles qui poussent le responsable à parler de «gaspillage» qui affecte en fin de compte les professionnels de santé et le fonctionnement même des CSA. «Si une infirmière se met à tousser, si nous n'avons pas d'autres tests disponibles, nous ne pouvons pas savoir si elle est infectée ou non par le virus, alors nous la renvoyons chez elle au cas où. C'est 15 jours avec une infirmière de moins sur le terrain», résume-t-il.
Depuis le 27 mars, les quatre CSA sont opérationnels au Luxembourg afin de répondre à l'augmentation du nombre de malades et de permettre aux patients de garder leurs distances, ce qui n'est pas possible dans une maison médicale. Outre Ettelbruck, les centres sont situés à LuxExpo au Kirchberg, à la Rockhal à Belval et au Centre culturel de Grevenmacher. Les centres sont ouverts tous les jours de 8h à 20h. Plus de 2.500 patients ont déjà été examinés dans les centres de soins avancés.
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