En avant, marche pour le futur hôpital militaire
En avant, marche pour le futur hôpital militaire
Dans les rangs actuels de l'armée luxembourgeoise, ce ne sont pas les personnels ou les matériels dédiés au secours médical qui sont légion. Quelques tentes, des ambulances et de rares militaires qualifiés mais guère plus. Autant qu'il va falloir changer son fusil d'épaule question embauche dans les années à venir. Car il va en falloir des officiers et des sous-officiers pour diriger et faire fonctionner l'hôpital militaire qui doit ouvrir en 2028.
C'est là une des composantes dont devra ainsi tenir compte le nouveau chef d'état-major dans son plan de recrutement : il faudra un peu de blouses blanches au milieu des uniformes kaki. Pour l'heure, le général Steve Thull sait qu'il peut compter sur un programme de 45 recrues par an, jusqu'en 2026. Trente militaires de carrière et 15 civils, à lui de jongler dans les compétences requises pour que le futur centre médical fonctionne sitôt mis en place.
Pour le site, depuis le mois dernier, il n'y a plus de doute : ce sera juste aux abords du futur Südspidol en cours de construction. La structure qui doit comporter 590 lits et 16 d'opération aura donc comme voisin l'hôpital militaire. Une structure qui pourra être activée en cas de coups durs, civils comme militaires, promet François Bausch (Déi Gréng). Et le ministre de la Défense qui avait lancé en juillet 2020 l'étude de faisabilité du projet est maintenant ferme sur le site retenu; il vient d'ailleurs de s'en expliquer avec le député Jeff Engelen (ADR).
S'ancrer ainsi dans le sud du pays, aux abords du futur centre hospitalier du CHEM, a plusieurs avantages. Par exemple, les deux bâtiments pourront être reliés par un couloir souterrain. Axe protégé des attaques aériennes facilitant d'éventuels transferts de malades ou blessés d'un lieu vers l'autre en toute sécurité. De plus, la proximité avec le Südspidol et ses quelque 1.900 employés fait que l'activation de l'hôpital militaire pourrait facilement être soutenue «dans une phase initiale, par un appel au personnel pré-identifié de l'hôpital partenaire». Un renfort, on l'imagine, bienvenu.
Le ministre note aussi que l'armée a jugé le site adapté «en matière de sécurité et d'accessibilité». Que ce soit par voie terrestre ou aérienne. Les hélicoptères pouvant, par exemple, parfaitement atteindre cette zone. Des moyens volants qui pourraient notamment être ceux de l'OTAN. Car cet investissement, le Luxembourg ne le fait pas (seulement) pour lui. Il s'agit de marquer aussi un «effort dans le soutien aux alliés». A l'image des 200 millions d'euros que le gouvernement a été autorisé par la Chambre à engager dans des travaux sur le site OTAN de Capellen.
Il est évident que la future installation médicale militaire ne fonctionnera 24/7 au seul service des soldats. C'est pourquoi l'Etat entend signer un partenariat avec l'Université du Luxembourg et l'Association des médecins (AMMD) pour que cet outil soit utilisé au mieux hors accident sanitaire ou incident majeur. En «temps normal», l'hôpital abriterait des missions de recherche ou de formation. Une alerte des autorités suffisant à le convertir en hôpital de crise (attentats, attaques, épidémies même).
Pour l'heure, le ministère de la Défense n'avance aucun budget pour la construction et ses équipements. L'étude de faisabilité n'est d'ailleurs pas totalement achevée. Mais dans l'idéal, François Bausch espère pouvoir boucler un plan de financement avant l'été 2023. Cela marquerait un nouveau pas pour ce projet dont Francine Closener (LSAP), alors secrétaire d'Etat à la Défense, avait présenté les grandes lignes en 2017. Il est des batailles qui mettent du temps à être menées.
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