Electricité rime avec voiture de société
Electricité rime avec voiture de société
Pour Pierre Gramegna (DP), le début d'année aura dû être consacré aux dernières retouches de la réforme fiscale. Un travail de titan pour le ministre des Finances que la crise économique du covid-19 est venu stopper net. Mais à en croire son collègue du ministère de l'Energie, Claude Turmes (Déi Gréng), il est une page qui ne sera pas changée: celle de l'accompagnement fiscal de l'Etat au déploiement des flottes de voitures de société au Luxembourg. Le régime devait être modifié, à la grande crainte des professionnels du leasing, le ministre de l'Energie a annoncé qu'à l'avenir, «l'avantage fiscal ne serait plus accordé qu'aux véhicules tout électriques».
D'ailleurs, la mesure figure déjà dans le Plan national énergie climat (PNEC) que le gouvernement a adopté. S'attendant par avance à un flot d'interrogations, le ministre de l'Energie prévient à l'avance qu'il y aura «possibilité d'attribuer des aides aux entreprises pour qu'elles disposent des infrastructures (de rechargement) dans leurs parkings». Des bornes à installer en aérien ou en souterrain, qui viendront s'ajouter au réseau en cours de densification sur le pays.
Et Claude Turmes n'entend pas changer de route en la matière. Il l'affirme : «Le secteur sait que l'avenir n'est possible que si nous disposons de plus de voitures électriques. Ce sont les seules voitures écologiques; toutes les autres émettant du CO2.» Ainsi, le parc des entreprises suivrait-il la route tracée par l'Etat luxembourgeois lui-même. En effet, en 2020, les différentes administrations devraient se doter de près de 36 voitures électriques et de véhicules plug-in hybrides. Le ministère de la Mobilité a passé un appel d'offres en ce sens, pour quelque 945.000 euros hors tva.
D'ailleurs, pour l'instant, la solution des véhicules à moteur hydrogène ne trouve clairement pas grâce aux yeux du ministre Déi Gréng. Ces voitures consomment encore trois plus d'énergies renouvelables qu'un modèle électrique, tacle-t-il. Toutefois, Claude Turmes ne referme pas la porte à cette possibilité. Un groupe de travail, avec son ministère, la Fedil, l'Uni et les principaux fournisseurs d'énergie du pays planche encore sur le développement de cette technologie au Grand-Duché.
Par contre, plus libéral que jamais, le ministre Vert reste un fervent partisan pour positionner le Luxembourg comme la place économique qui finance le déploiement des énergies renouvelables, hydrogène compris.
Taxe à la pompe
Dans la réforme fiscale annoncée, il était aussi question d'instaurer une taxe carbone. Le coronavirus n'a rien changé. Elle sera toujours dans un premier temps, et dès 2021, de 20€/tonne de dioxyde de carbone émise. Tout comme les ministères de l'Energie et de l'Environnement ont réussi à imposer l'idée d'une hausse régulière des accises sur les produits pétroliers. La crise l'a décalée de quelques mois, mais guère plus.
«Avec Pierre Gramegna, Franz Fayot, Carole Dieschbourg, nous nous étions rencontrés en mars quand les prix de l'essence avaient chuté de 70-80%, ça n'était pas le bon moment.» Mais que les automobilistes s'y attendent: cette nouvelle taxe ne devrait plus tarder à venir frapper les tarifs à la pompe. Les quatre ministres ont promis de se retrouver en juin pour en discuter.
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