Du solaire comme s'il en pleuvait
Du solaire comme s'il en pleuvait
«C'est une énergie non délocalisable et qui peut booster l'artisanat local. Alors, pourquoi s'en priver?» A l'heure où le pays n'a que les mots de résilience et relance économique à la bouche, Claude Turmes (Déi Gréng) en profite donc pour booster encore un peu plus la promotion du solaire. Mais à l'heure d'ajouter un pan dans les aides disponibles, le ministre de l'Energie ne pouvait, ce mercredi, que se satisfaire du rayonnement du photovoltaïque au Grand-Duché. «Nous sommes tout de même le 7e Etat européen au classement de la production d'énergie solaire par habitant».
Mais même si l'ensemble de l'énergie solaire actuelle peut couvrir les besoins d'une ville de 100.000 habitants, le ministre sait que le pays peut mieux faire. Déjà en proposant aux particuliers de pouvoir autoconsommer les kilowatts produits par leur installation, Claude Turmes avait donné un bon signal. Cette fois, voilà que le ministère entend encourager de nouveaux partenaires à franchir le pas et investir dans des panneaux. Il s'agit cette fois de viser les petites et moyennes entreprises, les agriculteurs ou les propriétaires de bâtiments tertiaires.
Pour les attirer, rien de tel qu'un dispositif de tarification qui leur soit favorable. C'est pourquoi, alors que les installations solaires dites moyennes (de 30 à 200 kW) bénéficiaient d'un soutien pour les seules coopératives et société civile, voilà le gouvernement ouvrant son porte-monnaie à tous les profils possibles. Ainsi, on pourrait faire basculer certains propriétaires d'immeubles, de hangars agricoles ou plus de communes à installer des unités de production là où cela leur est possible.
Ainsi, après avoir longtemps timidement progressé, le solaire pourrait-il grimper en flèche. Au-delà même du bond enregistré entre 2018 et 2019 où le développement de la puissance photovoltaïque a progressé comme jamais. Plus 19 MW en un an, contre une moyenne de +3 depuis 2014... «Actuellement, en 2020, nous en sommes à un total de 150 MW installés. Cela alors que, voilà dix ans, le Plan d'action luxembourgeois pour les énergies renouvelables tablait sur 113 MW. Il faut poursuivre dans cette voie donc», encourage le ministre écolo.
A l'avenir, le Luxembourg pourra d'ailleurs aussi compter sur la mise en service d'unités solaires "de taille" (entre 200 kW et 5 MW). Et pour cela, l'Etat a émis un appel d'offres demandant à des investisseurs de tenter l'aventure. D'un côté, nous leur proposons un prix d'achat pour telle puissance. De l'autre, ils élaborent un projet pouvant primo assurer la quantité d'énergie solaire indiquée, secundo le faire pendant 15 ans au moins et tertio assurer le rendement de l'équipement.
Pour le premier appel d'offres du genre, pas moins de vingt projets ont ainsi été retenus. Des chantiers qui seront achevés d'ici fin 2021 et devront assurer de l'ordre de 30,78 MW par an "made in UV".
Parmi les initiatives, le ministère de l'Energie a donné son aval (et son soutien financier) aussi bien à la réalisation d'ombrières avec panneaux sur des parkings (Parking Biohealth, Sudstroum, Mamer Solar...), à l'installation de capteurs sur des terrains industriels (sur le circuit Goodyear ou au pied des antennes RTL Beidweiler), sur des toitures de bâtiments (Kronospan, Luxlait, De Verband, Sudgaz...).
Mais incontestablement l'appel d'offres retenu le plus original est celui proposé par ArcelorMittal et Enovos. Le groupe sidérurgique se propose d'installer des panneaux flottants sur les eaux de ses bassins de refroidissement, à Differdange. Et voilà 3 MW de plus d'assurés. Sachant que le "floating solar" n'est pour l'heure toléré au Grand-Duché que sur les retenues d'eau artificielles.
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